Dakar, Les quotidiens parvenus lundi à l’APS traitent principalement des suites de la formation du nouveau gouvernement, entre la démission de l’ancien secrétaire d’Etat à la communication Yakham Mbaye et la frustration de certaines localités ne se retrouvant pas dans la nouvelle équipe.
"Les recalés prennent le maquis", résume Walfquotidien à sa une. Le journaliste affiche ainsi : "Youssouf Touré pète les plombs. Yakham Mbaye démissionne de l’APR. L’autorité du chef contestée".
"Depuis la nomination du gouvernement de Dionne II, les récriminations foisonnent à l’Alliance pour la République (APR), principalement", fait observer ce journal, au sujet des frustrations exprimées par certains responsables du parti au pouvoir.
"Plusieurs hauts responsables défenestrés dézinguent ouvertement +le patron+. Ainsi, après le coup de torchon du président de la République chef les secrétaires d’Etat, Youssou Touré, celui de l’Alphabétisation, est monté sur le ring pour cogner sur Macky Sall alors que son collègue de la Communication, Yakham Mbaye, aurait tout bonnement préféré quitter le navire", écrit Walfquotidien.
"Le défenseur invétéré du couple présidentiel a claqué la porte de l’APR. Cette démission de Yakham Mbaye ouvre la voie à tous les apéristes et alliés frustrés par Macky Sall", souligne le journal.
Plusieurs journaux reviennent en particulier sur les explications sinon les dessous de la démission de Yakham Mbaye.
L’intéressé, dont des propos rapportés à sa une par Enquête, dit avoir démissionné de l’APR, le parti présidentiel, pour préserver son honneur.
"Mes relations avec le président Macky Sall sont au beau fixe", a-t-il assuré, sa démission s’expliquant selon lui plutôt par "des actes" posés contre sa personne. "L’année dernière, on a fait un enregistrement sonore qu’on m’a collé. Il me vaut une réputation très détestable", avance-t-il.
"Aujourd’hui, poursuit l’ancien secrétaire d’Etat à la Communication, les mêmes procédés ont recommencé. Donc, je préfère me mettre dans une position de me préserver". "J’ai repris ma liberté", déclare par ailleurs Akham Mbaye dans des propos repris par Sud Quotidien.
Libération affirme que M. Mbaye a démissionné "après avoir avalé plusieurs couleuvres". "La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est un coup de la Première dame Marième Faye, manifestement abusée, après un article incendiaire" d’un quotidien de la place, écrit le journal.
"Des personnes sont allées me mettre en mal avec la Première dame", Marième Faye Sall, soutient l’intéressé, cité dans les colonnes de l’Observateur, lequel affiche à sa une : "Yakham Mbaye quitte l’APR et crache le feu".
"Yakham Mbaye s’en va. Secrétaire d’Etat dans la dernière équipe ministérielle, le journaliste n’a pas digéré d’avoir été zappé du gouvernement Dionne 2", note tout simplement le journal Le Quotidien.
L’As dit avoir appris que "le chef de l’Etat a tenté de le ramener à la raison sans succès", mais Yakham Mbaye "promet de soutenir son +frère+ de président ailleurs que sur le terrain politique".
"Yakham Mbaye a démissionné de l’APR pour faire face aux +faucons+ qui lui mènent la vie dure depuis son entrée dans le gouvernement", écrit le même journal, estimant qu’une rébellion "couve à l’APR depuis le remaniement du gouvernement de jeudi dernier".
Dans le même temps, le Parti socialiste également, une formation alliée du parti au pouvoir, "entre en rébellion", signale L’Observateur, qui revient sur certaines remarques de Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole adjoint du PS : "Sur les 39 ministres du nouveau gouvernement, 34 sont de l’APR, c’est inacceptables", dit-il.
"Il n’est pas question que notre compagnonnage dans le BBY affaiblisse le PS", poursuit Me Thiam, "pas satisfait de la composition du nouveau gouvernement", d’autant que son parti "s’attendait à au moins cinq postes ministériels", confie-t-il à L’Observateur.
Au-delà des partis et certaines personnalités, des localités existent, qui ont fait part de leur déception de ne voir un des leurs siéger au sein du gouvernement. Ainsi en est-il de villes de la grande banlieue dakaroise.
Le Témoin quotidien relaie ainsi la "grande colère de Pikine et Guédiawaye". "Malgré les éclatantes victoires qu’y a remportées la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) lors des élections législatives du 30 juillet, les départements de Pikine et Guédiawaye (…) ont été lésés lors de la formation du gouvernement de Dionne 2", peut-on lire dans les colonnes de ce journal.
"Si le département de Pikine a pu bénéficier d’un poste ministériel de second rang avec la nomination de Pape Gorgui Ndong comme ministre de la Jeunesse, le département de Guédiawaye, quant à lui, s’est retrouvé avec zéro portefeuille ministériel", ce que le chargé de la communication de l’antenne locale de l’APR considère comme "une humiliation".
Cela dit, dans les colonnes du quotidien national Le Soleil, le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, par ailleurs frère du président de la République, réaffirme dans le même temps son ambition d’équiper "Guédiawaye en infrastructures suffisantes".
BK