La préfecture de Val-de-Marne a une nouvelle fois refusé de renouveler la carte de séjour de Diadié Bâ, ce Sénégalais atteint de poliomyélite, et lui a demandé de quitter la France. La mauvaise nouvelle est tombée alors que l’intéressé venait de recevoir une bonne.
«C’est le jour même où j’ai reçu le courrier de la préfecture m’enjoignant de quitter la France que l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) m’a informé qu’elle m’accordait le financement pour un bilan de compétences», confie Diadié Bâ, qui vit en France depuis quelques années, est titulaire d’une licence en informatique de gestion et comptabilité, s’est inscrit à Cap Emploi et est militant de l’Association des paralysés de France (Apf).
Diadié Bâ bénéficie du soutien de son association, qui se bat pour obtenir l’annulation de l’Obligation de quitter le territoire français (Oqtf) qui le frappe. Un combat crucial pour l’avenir du Sénégalais et, surtout, sa santé.
Lourdement handicapé, Diadié Bâ risque de voir son état se dégrader. «Depuis que je suis en France, je revis», témoigne-t-il.
«Au Sénégal, je perdais peu a peu ma dignité»
C’est qu’au Sénégal il ne bénéficiait pas d’une bonne prise en charge. Les orthèses artisanales dont il était équipé n’étaient pas adaptées à son handicap. Elles ont déformé sa colonne vertébrale et ses béquilles lui causaient des tendinites répétitives.
Tout cela, c’est de l’histoire ancienne. Il a un nouveau corset, qui le soulage. Il effectue deux séances hebdomadaires de kinésithérapie et se déplace en fauteuil roulant.
En cas de retour au Sénégal, Diadié Bâ risque de perdre tous ces avantages. «Rien n’est adapté à Saint-Louis où je vivais, peste-t-il. Je n’ai jamais pu trouver du travail. J’étais dépendant de mes parents. Je perdais peu à peu ma dignité. C’est pour ça que j’ai décidé de partir.»
«S’il retourne au Sénégal, tous les soins mis en place seront interrompus. Son état de santé se dégradera à nouveau, alerte Claude Boulanger, le représentant régional de l’Apf pour l’Île-de-France. Nous demandons que sa situation soit réexaminée, en urgence.»