La réélection de Me Abdoulaye Wade en 2007 à la présidence de la République du Sénégal continue de ''hanter'' les politologues qui tentent de l’expliquer en usant ''de beaucoup d’arguments scientifiques parfois fantaisistes'', a dit le professeur Alfred Inis Ndiaye.
Pour expliquer la victoire de Wade, le professeur Ndiaye a fait appel d’abord à un tableau comparatif de la progression des inscriptions aux différentes élections présidentielles.
Celles-ci laissent entrevoir que cette année-là, ''une progression exceptionnelle de 900 000 nouveaux inscrits avait été enregistrée, soit une progression de plus de 78 pour cent'', a-t-il expliqué.
''Le taux de participation qui est en moyenne de 59 pour cent avait atteint curieusement 70,6 pour cent cette année'', a dit le professeur Ndiaye, estimant que ces voix supplémentaires ont pu aller à Me Wade pour plusieurs raisons.
Alfred Inis Ndiaye introduisait, mardi à Saint-Louis, une communication intitulée ‘’aux déchéances de Wade en 2012’’ au cours du colloque international sur les résultats des élections au Sénégal organisé par l'Université Gaston Berger (UGB).
Il a rappelé que Wade avait réussi à mettre en place ''une politique d’infrastructures qui a dû avoir son effet sur les électeurs originaires de localités auparavant dépourvues de lycées ou de structures sanitaires''.
‘’Ceux-ci ont peut-être, par reconnaissance, voté par Wade qui l’a remporté au premier tour’’, a dit le conférencier.
Il a également souligné''les effets bénéfiques'' sur l’image de l’ancien président qu’a pu avoir l’instauration du plan Sésame avec la gratuité des soins pour le troisième âge environ 5 pour cent de la population, soit un peu plus de 700.000 électeurs.
‘’Les gens se disaient +comme il postule pour son dernier mandat accordons lui une chance+’’, a indiqué universitaire, notant que pour sa défaite de 2012, Wade avait pris des décisions qui l’affaiblissaient et renforçaient son adversaire.
D’abord pour le professeur Ndiaye, ''l’erreur première a été de postuler pour un troisième mandat auquel il n’avait pas droit''. Ce qui, selon lui, ''a facilité la tâche à ses adversaires qui ont axé leurs discours sur ce fait''.
Il a cité aussi la non application du plan Sésame dans les hôpitaux à cette période, parmi les facteurs explicatifs de sa défaite.
‘’Les gens se disaient floués par Wade qui n’avait pas pris toute la précaution pour une poursuite de ce programme social’’, a dit Alfred Inis Ndiaye.
Selon lui, ‘’l’utilisation abusive de la majorité à l’Assemblée nationale, le débat sur le monument de la renaissance, etc. ont aussi déteint sur l’image de Wade qui avait été très agressif en réagissant vigoureusement épinglant même l’Elglise sur le monument''.
''Tous ces faits anodins pour certains n’ont donné aucune chance à cette candidature en 2012'', selon le conférencier qui a souligné e fait que Wade a tourné le dos à ses alliés pour ouvrir les portes de la transhumance.
Ce colloque international visant à susciter des études croisées sur les résultats des différentes élections au Sénégal est organisé par l’équipe pluridisciplinaire d’analyse des élections au Sénégal dénommée Système d’information géographique électorale au Sénégal.
Celui se propose par une approche scientifique d’offrir une vue analytique des résultats des élections.