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Viols répétitifs: Deux pères de famille accusés par une mineure de 15 ans
Publié le vendredi 8 septembre 2017  |  Enquête Plus
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S. Guèye (56 ans) et K. Ndiaye (46 ans) ont comparu hier devant le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar pour viols répétitifs au préjudice de M. Nd âgée de 15 ans. Ils seront fixés sur leur sort le 13 septembre prochain.

L’affaire n°35 inscrite hier sur la feuille d’audience du Tribunal de grande instance statuant en matière de flagrants délits a tenu en haleine le public de la salle 1 du Palais de Justice Lat Dior, hier. Car, il s’agissait d’une affaire de viol présumé d’une fille de 15 ans par un quadragénaire et un quinquagénaire. C’est à 13 heures qu’ils ont été invités à rejoindre la barre. Appelés par le président, S. Guèye (56 ans) et K. Ndiaye (46 ans), emmitouflés tous les deux dans des grands boubous, ont quitté le box des accusés, marchant l’un derrière l’autre, la tête baissée. Mollement, ils ont atterri devant la barre pour répondre du délit de viols répétitifs. Ils ont été rejoints par M. Nd., la présumée victime, et sa maman.

Vêtue d’une jupe en wax, l’adolescente a raconté par le menu ses mésaventures. ‘‘Un jour S. Guèye m’a trouvée dans la chambre de mes parents et m’a remis un cauris’’. A peine, a-t-elle réceptionné ce ‘‘joyau’’ qu’elle a perdu connaissance, dit-elle. Profitant de cet état d’inconscience, poursuit l’adolescente, le sieur Guèye, ami de son père, l’a déshabillée et abusé d’elle. Toutefois devant ses cris, le prévenu aurait éjaculé par terre. Son désir sexuel satisfait, il aurait intimé à la fille de ne point le dénoncer. Malheureusement, pour lui, il a été dénoncé par la petite sœur de la victime qui était couchée dans la chambre et qui faisait semblant de dormir.

S’agissant de K. Ndiaye, la victime soutient que, dans le passé, ce dernier, frère de son père adoptif et domicilié dans la même maison, l’a violée dans la même chambre. ‘‘Il m’a demandée de m’allonger sur le lit. Tardant à m’exécuter, il m’a contrainte sous la menace du couteau qu’il détenait’’, a-t-elle déclaré à la barre. Dès qu’elle s’est levée, toujours selon les propos de la fille, elle a vu du sang couler de ses parties intimes. K. Ndiaye l’a ensuite enjointe d’aller dans les toilettes et de se laver. Egalement, le quadragénaire l’a menacée. ‘‘S. Guèye me l’a fait à trois reprises et K. Ndiaye deux fois’’, a-t-elle conclu.

Les prévenus accusent la victime de ‘‘fille de mœurs légères et de manipulatrice’’

Sa mère, F. Mbengue, a ajouté qu’un gynécologue a confirmé l’agression sexuelle de sa fille. En fait, l’expertise médicale a conclu à un abus sexuel avec des déchirures hyménales anciennes. Néanmoins, le représentant du ministère public a demandé l’application de la loi pour ‘‘absence de preuves probantes’’. Il s’y ajoute que les prévenus ont clamé leur innocence. Lorsqu’ils ont été entendus, les sieurs Guèye et Ndiaye ont tout simplement nié en bloc toutes les accusations. Ils soutiennent, par ailleurs, que ‘‘M. Nd est manipulatrice et de mœurs légères’’. ‘‘C’est une fille qui passe tout son temps dehors en compagnie des garçons avec des accoutrements indécents’’, a allégué K. Ndiaye. Qui soutient qu’il quitte la maison à 6 heures du matin pour ne revenir qu’à 21 heures. ‘‘Je ne suis mêlé ni de près ni de loin à cette affaire’’, a-t-il répété à plusieurs fois dans ses déclarations.

Le sieur Guèye reconnaît s’être présenté au domicile de la victime pour présenter des excuses, non pour les accusations, mais plutôt pour ‘‘le fait de fréquenter régulièrement la maison’’. Pour Me Ndiack Ba, avocat de la partie civile, sa cliente a toujours été constante dans ses déclarations et ‘‘cela témoigne de sa bonne foi’’. ‘‘K. Ndiaye et S. Guèye sont des individus qu’il faut mettre hors d’état de nuire’’, a-t-il argué. Dans l’économie de toute la procédure, selon Me Ba, il ressort que la culpabilité des mis en cause est nettement établie, bien qu’ils traitent, ‘‘par manque d’arguments’’, de manipulatrice ‘‘la victime’’. Il a par ailleurs demandé 5 millions F CFA pour dommages et intérêts pour sa cliente. Les avocats de la défense ont botté en touche les arguments de la partie civile. Ils estiment qu’il y a eu beaucoup de contradictions de la part de la présumée victime.

Comment quelqu’un qui est en état d’inconscience peut-il se souvenir de ce qui lui arrive ? s’est demandée Me Ndoumbé Wane. A partir de cet instant, note-t-elle, on doit se douter de la sincérité de la fille. ‘‘Il faut également prendre en compte l’âge de la sœur de la présumée qui n’a que 5 ans’’, a signalé Me Wane. Pour une simple déclaration d’une fille de 5 ans, selon ce dernier, on ‘‘traîne des responsables et pères de famille devant votre haute juridiction’’. La défense a demandé un renvoi des poursuites sans peine ni dépens et de disqualifier les faits, dès l’instant que ‘‘la partie civile est incapable de fournir des éléments juridiques probants’’. L’affaire a été mise en délibéré pour le 13 septembre prochain.
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