Selon l’ambassadeur indonésien à Dakar, le Sénégal veut acquérir au moins six navires militaires et quatre bâtiments commerciaux des chantiers navals de son pays.
L’intérêt a été manifesté et le montage financier est d’ores déjà identifié. Il reste néanmoins la concrétisation.
Eviter que les navires occidentaux et asiatiques continuent de piller les ressources halieutiques semble être une extrême priorité de l’Etat du Sénégal. Mais la protection des richesses maritimes dont font désormais partie le pétrole et le gaz passe par un équipement maritime digne de ce nom.
Le gouvernement du Sénégal a exprimé son intérêt à acheter six navires de guerre et quatre navires commerciaux auprès des chantiers navals indonésiens PT PAL, a déclaré mercredi le premier secrétaire de l’ambassade indonésienne à Dakar Dimas Prihadi, cité par la branche londonienne de l’agence de presse Antara News.
Concernant le volet commercial de cette supposée précommande, l’agence évoque notamment une visite d’un responsable du Conseil des chargeurs sénégalais. Babacar Ndiaye, président du conseil d’administration du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), a envoyé un message à PT PAL Indonésie au sujet de l’intérêt de son gouvernement pour les navires produits par la société de construction navale nationale indonésienne.
L’homme d’affaires, qui a visité PT PAL, a récemment envoyé le message par le biais dl’ambassadeur indonésien au Sénégal, Mansyur Pangeran, qui a rencontré le président du PT PAL, Budiman Saleh, à Surabaya, a déclaré Dimas.
Par contre, pour ce qui est du volet militaire, le diplomate indonésien n’a pas fourni plus de détails, une confidentialité qui se comprend.
Le Sénégal avait déjà acheté des avions de fabrication indonésienne, notamment les CN-235 du constructeur public PT Dirgantara. Et la société des chantiers navals PT PAL compte faire de ce deal un ballon d’essai pour pénétrer le marché africain que son président, Budiman Saleh, estime être d’un grand potentiel.
Le fait est que jusqu’ici, les navires sénégalais sont surtout de fabrication française, cependant l’Indonésie présente l’avantage du prix tout en ayant une qualité comparable, estime son ambassadeur à Dakar.
Le financement d’une éventuelle vente pourrait être réalisé par une tierce partie, notamment AD Trade Belgium en coopération avec Eximbank Indonesia, toujours selon l’agence de presse indonésienne.
Il faut dire que le Sénégal a engagé une lutte farouche contre les bateaux occidentaux et asiatiques qui ne cessent de piller ses ressources halieutiques, d’où la nécessité de se doter davantage de navires. En outre, le pays s’apprête à procéder à l’exploitation de ressources pétrolières. Or il est de notoriété publique que le Français Total a pendant de longues années sous-déclaré le nombre de navires de brut qui s’occupaient de transporter le pétrole à partir des plateformes off-shore.