La troisième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au compte de l’année 2017 s’est tenue hier mercredi 6 septembre au siège de ladite institution. A la loupe, les principales évolutions de la conjoncture économique au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme de stabilité des prix et de croissance économique de cette Union.
Il ressort de ces analyses que l’activité économique s’est renforcée au deuxième trimestre de l’année en cours, sous l’effet d’un raffermissement de la croissance dans la zone euro, aux Etats-Unis et dans certains pays émergents, confortant les perspectives du Fonds monétaire international (Fmi) publiées en juillet dernier, indiquant que la production mondiale devrait s’inscrire en hausse de 3,5% en 2017 après 3,2% en 2016.
Toutefois, il est à noter que les cours des principaux produits de base exportés par les pays de l’Union se sont repliés, à l’exception de ceux de la noix de cajou et de l’or.
6,9% de croissance économique en 2017
Et que les baisses trimestrielles les plus marquées ont concerné le pétrole, le caoutchouc, l’huile de palmiste, l’huile de palme, le cacao et le café. De ces observations, le comité a relevé la consolidation de l’activité au deuxième trimestre de l’année 2017. Ainsi donc, le taux de croissance du produit intérieur brut (Pib) de l’union, en glissement annuel, est assorti à 6,5% après 6,6% le trimestre précédent. Cette croissance est essentiellement portée par la vigueur de la demande intérieure et, du côté de l’offre, par des hausses des valeurs ajoutées dans les secteurs primaire (5,1%), secondaire (9,5%) et tertiaire (5,9%), projetant ainsi, la croissance économique à 6,9% après 6,7% en 2016 et 6,6% en 2015.
Déficit budgétaire en hausse
Longtemps décriée, la Bceao a, à nouveau appelé les Etats respectifs à consentir à des efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques. Persistant, «le déficit budgétaire sur la base des engagements, dons compris, est ressorti à 2, 4% du Pib à fin juin 2017 contre 2,3% l’année précédente. Au compte de l’année en cours ce déficit est attendu à 4,4% du Pib, tout comme en 2016 pour un objectif communautaire de 3,0% à l’horizon 2019», rappelle la Bceao.
Taux d’inflation projeté à 1,5%
Après analyse de l’évolution des prix dans l’Union, le Comité de politique monétaire (Cpm) laisse entendre que le taux d’inflation, en glissement annuel s’est établi à 0,3% au deuxième trimestre 2017 après un niveau de 0,8% le trimestre précédent. Ceci s’explique par «le repli des prix des denrées alimentaires, à la suite d’un approvisionnement satisfaisant des marchés en produits céréaliers, en légumes et en tubercules», renseignent les économistes. Ainsi donc, le taux d’inflation, en glissement annuel est projeté à 1,5% en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la banque centrale.
Repli du taux d’intérêt au second semestre à 2,70%
Comparativement au trimestre précédent, le taux d’intérêt moyen trimestriel du marché monétaire s’est replié à 2,70% contre 3,86% le trimestre précédent et 3,34% un auparavant. S’agissant de la masse monétaire, elle s’est accrue de 10,0% en glissement annuel au deuxième semestre 2017, expliquant une consolidation des actifs extérieurs nets (4,1%) et une progression des créances intérieures (11,3%).
Et sur cette base, le Cpm a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,50% et le taux du guichet de prêt marginal à 4,50%. Pour le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’espace demeure fixe à 3,0%.