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© Présidence par DR
Le Premier ministre a présenté sa démission et celle du gouvernement Dakar, le 5 septembre 2017 - Le Premier ministre a présenté sa démission et celle du gouvernement au président de la République Macky Sall au cours d`une audience tenue ce matin. |
e Sénégal sans Premier ministre, sans gouvernement et sans Assemblée nationale. C’est le «ndewénal» que Macky Sall a servi aux Sénégalais qui l’attendaient impatiemment sur la formation d’un nouveau gouvernement, plus d’un mois après les législatives. Pire, le retard dans la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale retarde aussi l’installation de la 13ème législature.
Depuis hier, le Sénégal est sans gouvernement. Le Premier ministre a déposé sa démission en fin de matinée sur la table du président de la République, avant de quitter le palais, sans que personne ne sache s’il sera reconduit dans ses fonctions. La première conséquence de cette situation est que le Sénégal est sans gouvernement. Une situation assez inédite qui suscite beaucoup d’interrogations. En effet, après une longévité record au poste et après avoir conduit avec succès la liste de la mouvance présidentielle aux législatives, les observateurs voyaient le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne rempiler. Et hier, on s’attendait à une démission-reconduction, comme c’est la tradition, quand un chef d’Etat décide de garder son Premier ministre pour la formation d’un nouveau gouvernement. Le fait de rompre avec cette tradition signifie-t-elle que Macky Sall ne va pas reconduire Dionne ? En tout cas, les faits le font croire.
En effet, après sa démission, le désormais ex-Pm s’est adressé à la presse à travers un message qui a tout d’un adieu. Surtout que le chef de l’Etat, par le biais du Secrétaire général de la Présidence, a prononcé un message similaire, avec beaucoup de louanges à l’endroit du Pm démissionnaire.
Des louanges qui rappellent curieusement celles que Wade avait adressées à son Premier ministre d’alors, Macky Sall, aujourd’hui Président, mais qui ne l’avait pas empêché de l’enlever de la tête du gouvernement pour l’envoyer au perchoir de l’Assemblée nationale. Va-t-on vers le même scénario ? Seul sait le chef de l’Etat qui semble se plaire dans le suspense. Veut-il réinventer la roue, en ne reconduisant pas le Premier ministre juste après sa démission, attendant le moment précis de former le gouvernement, annoncé «dans les prochains jours», pour remettre Dionne à la Primature ? Et si Dionne devrait partir, pourquoi la nomination de son successeur devrait prendre tout ce temps ? Macky Sall qui s’est même payé des vacances, a eu plus d’un mois, après les législatives, pour faire les castings requis pour un nouveau Pm et un nouveau gouvernement.
Où caser Dionne en cas de départ de la Primature ?
Si le Premier ministre sortant ne rempile pas, la question de son point de chute intéresse au plus haut point. Car, pour un ex-Pm, en tout cas sous nos cieux, les seules stations étatiques à occuper sont au niveau des autres institutions (Assemblée nationale, Cese, Hcct). Tête de liste de Bby vainqueur des législatives, il pourrait tout naturellement atterrir au perchoir de l’Assemblée nationale. Mais, le poste est occupé, ou du moins réservé jusque-là, à un allié de taille de Macky Sall, en l’occurrence Moustapha Niasse. Le Hcct est aussi dirigé par l’autre grand allié du régime, Ousmane Tanor Dieng du Ps. Reste le Cese de la présidente Aminata Tall, qui, en termes de hiérarchie, est assez loin du c...ur du pouvoir. Si Dionne n’est pas patron de l’assemblée, il restera sans doute PM. Car on voit mal le chef de l’Etat lâcher, sans poste clef, un homme de confiance avec qui il chemine depuis de longues années.
Les députés de la 13ème législature obligés d’attendre encore
Le retard dans la mise en place du nouveau gouvernement post-législatives entraine aussi celui de l’installation de l’Assemblée nationale. Plus d’un mois après les élections du 30 juillet et une vingtaine de jours depuis la validation des résultats par les 7 sages, la 13ème législature n’est pas encore installée. Et même si le règlement de l’Institution dit que la législature sortante prend fin avec l’installation de la nouvelle, de fait, les députés de la 12ème législature sont passés à autre chose. En réalité, il y a aujourd’hui une vacance de fait à l’Assemblée.
Mbaye THIANDOUM
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