Une association disant regrouper "des victimes du Net et des réseaux sociaux" préconise "une ressocialisation" de certaines franges de la population sénégalaise et des jeunes en particulier pour mettre fin aux "dérives" nées du développement de ces nouveaux moyens de communication.
"Les réseaux sociaux, depuis quelques temps, défrayent la chronique en s’éloignant de leur cadre d’échanges et laissant la porte ouverte à d’incompréhensibles dérives verbales", peut-on lire dans une contribution signée du président de l’association des "Victimes du Net et des Réseaux sociaux", Amadou Moustapha Gaye.
M. Gaye cite des "photomontages irrespectueux", des "appels à la haine ethnique, diffamations de toutes sortes à l’endroit des citoyens", ainsi que des "insultes adressées aux plus hautes autorités de l’Etat", autant de comportements selon lui "inacceptables et incompréhensibles".
"L’on s’amuse à se faire peur, nul n’est à l’abri de sorties outrageuses, personne n’est épargnée, nous sommes tous des cibles potentielles !", estime Amadou Moustapha Gaye.
"Les dérapages, la diffusion de fausses nouvelles, les diffamations, la calomnie, le dénigrement public, les règlements de compte, le harcèlement, les menaces, le chantage, l’escroquerie, le transfert illégal de données à caractère personnel, le partage d’images, de photos et de vidéos obscènes occupent l’espace médiatique laissant croire que Internet est un monde sans gouvernement !", déplore-t-il.
"A la lumière de tout ce qui est en train de se passer, nous estimons que la nation doit se remobiliser pour faire échec à ceux qui tentent de remettre en cause les équilibres sociaux sur lesquels la nation s’adosse et qui garantissent la paix et la sécurité dans notre pays", écrit le président de l’association des "Victimes du Net et des Réseaux sociaux".
"Nous appelons à un sursaut national et à un ressaisissement pour qu’ensemble nous réussissions à réinstaller la confiance et la sérénité", préconise Amadou Moustapha Gaye.
Cette perspective passe, selon lui, "obligatoirement par une re-socialisation de franges importantes de la population, une éducation, par la sensibilisation et la formation en direction de toutes les parties prenantes, surtout des jeunes qui sont les principaux utilisateurs, exposés aux dangers et aux pièges d’internet et des réseaux sociaux".
"Nous devons barrer la route aux esprits ténébreux qui cherchent à faire basculer notre pays dans des conflits ethniques, confessionnels ou raciaux, et de leur faire comprendre qu’ils rendront désormais compte de leurs forfaits", insiste-t-il.
Il s’agit à terme de rappeler qu’Internet "n’est pas une zone de non droit où on peut tout se permettre" et de renforcer les textes du Code pénal et "veiller à une application sans complaisance de la loi", fait-il valoir.
Dans cette perspective, il appelle les responsables de sites d’informations ou de réseaux sociaux à "faire preuve de responsabilité" et à se conformer à la loi, en vue de "prendre des dispositions qui fassent que la dignité des personnes et des citoyens soit pleinement préservée".