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Relations avec les bailleurs de fonds: Le Fmi cajolé, la Banque mondiale giflée
Publié le jeudi 24 aout 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© Présidence par DR
Le président Macky Sall hôte du FMI à Washington
Washington, le 12 novembre 2016 - Le président de la République Macky Sall s`est rendu au siège du Fonds Monétaire International (FMI) sur invitation de la présidente de l`institution monétaire, Christine Lagarde. Le chef de l`État est en visite aux États-Unis où il a été notamment honoré par la Chambre de commerce américaine.




«Muut mba mott» (le silence ou le départ). Cette théorie de l’ex-Directeur de cabinet du président de la République, Mor Ngom, semble être la règle d’or de la galaxie de Macky. Suivant leurs bonnes ou mauvaises appréciations des actions du gouvernement, les institutions de Bretton Wood’s qui font la loi financière dans nos pays, récoltent des félicitations ou se voient rabrouer par nos autorités. Le Fonds monétaire international (Fmi), qui voit d’un bon œil les perspectives économiques et la santé financière du Sénégal dans son quatrième rapport sur l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), programme sans décaissement, est bien vu dans le pays par ces temps qui courent. Ce, contrairement à sa jumelle, la Banque mondiale. Laquelle est vouée aux gémonies depuis que sa directrice des Opérations au Sénégal a osé donner un avis sectoriel sur le Train Express Régional (Ter), cher au régime et qui a failli lui coûter cher.
Depuis le 15 août, le Fmi, que représente Boileau Loko au Sénégal, a publié un rapport pour applaudir les performances du pays. «Dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), la croissance a enregistré une progression soutenue pour se situer à 6,7 % en 2016, tandis que l’inflation est restée faible. Le déficit budgétaire est descendu à 4,2 % du Pib en 2016 et il est prévu que le Sénégal tienne le critère de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine de 3 % du Pib à l’horizon 2018, soit un an avant l’échéance requise», relève le Fonds. Qui conseille également que la poursuite de la mise en œuvre de réformes et politiques saines est importante pour entretenir une croissance forte et atteindre les objectifs de développement du Sénégal. «Pour réaliser les objectifs du Pse en faveur d’une croissance forte et soutenue et d’une réduction de la pauvreté à moyen terme, les autorités sont déterminées à mener d’autres réformes visant à faciliter l’investissement privé. Il faudra, pour cela, exécuter des projets d’infrastructure de haute qualité et renforcer le climat des affaires en menant un travail permanent pour réduire les coûts énergétiques, renforcer la gouvernance et exécuter des réformes dans les domaines de la justice et du foncier. Une Zone économique spéciale (Zes) dotée de normes rigoureuses de gouvernance économique et de faibles taux d’imposition pourrait jouer un rôle catalyseur pour mobiliser des niveaux élevés d’investissement privé», plastronne le Fmi.
Cette note du Fmi a réjoui le pouvoir qui l’a fait placarder dans ses supports de communication à longueur de semaine. Mais, elle contraste d’avec l’attitude de ces mêmes autorités suite aux remarques de la directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal sur la pertinence du Ter. Louise Cord, qui s’exprimait lors du lancement d’un livre blanc sur le secteur du transport au Sénégal, avait décelé dans le pays une tendance à avoir des gros projets d’infrastructures sans pour autant regarder leur rentabilité économique. «Il faut que le projet soit rentable économiquement et financièrement. Mais, on n’arrive pas au même chiffre que les autres. (…) On ne peut pas faire un tel investissement alors qu’on a des zones enclavées. C’est une question qui serait difficile à gérer», avait-elle expliqué. Des propos interprétés comme un affront et qui ont vite provoqué l’affrontement. Le Premier ministre a pris un coup de sang avec cette sortie de piste de Louise Cord. Tête de liste de la coalition au pouvoir lors des Législatives de juillet dernier, Dionne ne pouvait accepter ces jugements négatifs sur l’action gouvernementale que pouvaient exploiter l’opposition. Ainsi, la punition de celle qui a manqué à son obligation de réserve était tout de suite réclamée. Le Château voulait qu’elle «le pays dans les 48 heures». Ce que confirme d’ailleurs le journaliste Madiambal Diagne dans un article paru le 24 juillet dans Le Quotidien intitulé «Un ministre ne devrait pas dire ça…» dans lequel il a vitrifié le ministre des Transports. Mansour Elimane Kane, qui a travaillé à l’Agence multilatérale de garantie des investissements (Multilateral Investment Guarantee Agency, Miga), filiale du Groupe de la Banque mondiale, avait dézingué la dame dans les médias avant de passer le témoin de l’équipe allergique à la critique au député Moustapha Diakhaté, l’ex-gardien de l’orthodoxie libérale, devenu aboyeur de Macky Sall, qui lui a passé un gros savon. «La Banque mondiale patauge encore dans ses mensonges théoriques. Non seulement elle élabore mal et peu mais cela ne l’empêche pas d’exprimer des absurdes critiques à l’égard des autres», cogne le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar au moment où, même préoccupé par la campagne électorale, l’opposition au système de Macky Sall rit sous cape.
Ainsi, si Wade avait son Alex Segura, Macky a eu sa Louise Cord qui a glacé le Château en plein été. En dissuadant le «Patron» et son Premier ministre d’expulser la directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, Amadou Bâ le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan et Makhtar Diop, Vice-président de la Banque mondiale ont plus que rendu service au régime. Car, le cas échéant, c’est toute la corporation des bailleurs de fonds qui allait se liguer contre le Sénégal. Lequel donnerait l’image d’un pays où on emprisonne des opposants, radie un fonctionnaire bavard et expulse des bailleurs qui désapprouvent des projets du gouvernement. Ou, pire, d’un endetté qui se permet de taper sur la table de son banquier.
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