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Présidence de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS): le «rebelle» Teliko remplace Maguette Diop...
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Sud Quotidien
Assemblée
© aDakar.com par SB
Assemblée générale ordinaire de l`Union des magistrats du Sénégal (UMS)
Dakar, le 19 août 2017 - L`Union des magistrats du Sénégal (UMS) a tenu son Assemblée générale ordinaire au terme de laquelle, le magistrat Souleymane Teliko a été porté à la tête de l`organisation. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a présidé la rencontre.




Souleymane Teliko, ce magistrat connu pour ses prises de position «rebelles», a été porté à la tête de l’Union des magistrats du Sénégal à l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue avant-hier, samedi 19 août à Saly. Il a été choisi par ses pairs au détriment de Maguette Diop, le président sortant qui cherchait un second mandat. Il avait aussi en face une autre candidate, Marième Diop Guèye.

Le magistrat Souleymane Téliko a été porté à la tête de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) pour un mandat de deux ans renouvelable une seule fois. Il remplace le juge le Maguette Diop, candidat à sa propre succession (pour second mandat) qu’il a battu sur un score de 125 voix contre 77. La candidate féminine de la présidence, Marième Diop Guèye n’a eu que 44 voix. L’élection s’est déroulée en présence de presque 300 magistrats.

Souleymane Téliko est actuellement Président de chambre à la Cour d’appel de Thiès. Connu pour ses prises de positions, il est celui qui s’est fortement illustré dernièrement dénonçant le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) notamment son opposition aux consultations à domicile dans la gestion des carrières des magistrats.

En avril dernier, pour avoir adressé à ses collègues une lettre privée dans laquelle il fustigeait les consultations à domicile, il a été convoqué par le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature, instance à laquelle il est membre. Une convocation qui a fait long feu car, le magistrat «rebelle» sera promu, quelques jours plus tard, au grade de magistrat Hors hiérarchie.

Selon le quotidien Enquête qui faisait un portrait de l’homme dans son édition du vendredi 18 août, Souleymane Téliko est né à Dakar il y a de cela plus d’une cinquantaine d’années. Il est dans la magistrature depuis sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (Ena) du Sénégal en 1995. Il capitalise 22 années d’expérience. Son premier poste est juge de siège à Ziguinchor où il a servi entre 1995 et 2000. De 2000 à 2003, il a été affecté à Dakar comme juge d’instruction au deuxième cabinet. Il fut, par la suite, président du Tribunal régional de Kolda. Pour son bref passage au parquet, le magistrat Téliko est nommé substitut. Il est, par la suite, muté à Kaolack comme conseiller à la Cour d’appel. Il sera le secrétaire général de la dite cour de 2010 à 2013.

... ET DECLINE SES CHANTIERS

Aussitôt élu, le nouveau président de l’Ums décline ses ambitions. Souleymane Téliko, selon qui le débat constructif a été préféré à la confrontation, a décliné certains projets dont la réalisation se fera dans un esprit partenarial, en collaboration avec la base. Il a insisté sur des défis importants: l’indépendance de la justice ou son renforcement, la transparence dans la gestion de la carrière des magistrats et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Pour lui, le temps de la mission doit être toujours là. Aussi a-t-il fait appel au travail. Tous les chefs des cours sont des magistrats membres de l’Ums et cela suppose une collaboration avec le gouvernement. Auparavant, le président de l’Ums a remercié son prédécesseur et le bureau sortant pour le travail accompli et les efforts consentis.

Le président d’honneur de l’Ums, décoré au cours de cette assemblée générale, a rappelé le rôle primordial de la justice et aussi l’indépendance de la justice. A l’en croire, les fonctions de juge sont difficiles et délicates. En tant serviteur fidèle de la loi, il est comme une balance entre le pauvre et le riche. Il a invité la justice et ses acteurs à conserver le pouvoir que leur confère la Constitution.

Souleymane Téliko a été porté à la tête de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) à l’issue de l’assemblée générale de cette structure, tenue le week-end à Saly-Portudal. Il a recueilli, à l’issue du vote, 125 voix contre 77 pour son suivant immédiat, le président sortant Maguette Diop, et 41 voix pour Marième Diop.

ACHEVEMENT DE LA REFECTION DU CFJ, ARRET DES CONSULTATIONS A DOMICILE, OCTROI DE NOUVELLES VOITURES AUX MAGISTRATS : L’Ums accule l’Etat

L’Union des magistrats du Sénégal (Ums), par la voix de son président sortant, Maguette Diop, exhorte l’Etat du Sénégal à répondre aux doléances des magistrats. Avant-hier, samedi 19 août, à l’ouverture de l’assemblée générale de la structure, il a encore, une fois de plus, sollicité la réfection du Centre de formation judiciaire (Cfj), l’arrêt des consultations à domicile et l’octroi de nouveaux véhicules aux magistrats.

Le président sortant de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Maguette Diop, dans son discours d’ouverture de l’assemblée générale de sa structure avant-hier, samedi 19 août, à Saly Portudal, a tenu une fois de plus à porter les doléances de ses pairs au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba. Pour Maguette Diop, l’amélioration des conditions de travail des magistrats est une exigence absolue. Dans sa plaidoirie, le président sortant de l’Ums a demandé aux autorités étatiques d’accélérer la construction d’édifices, vu l’état de vétusté des locaux qui abritent les tribunaux.

La rénovation du parc automobile est aussi une demande des magistrats. Selon Maguette Diop, la quasi-totalité des voitures datent de plus d’une dizaine d’années. En outre, face au Garde des Sceaux, l’Ums a encore une fois de plus désapprouvé la tenue des consultations à domicile. «Le conseil supérieur de la magistrature (Csm) doit se tenir dans la plus grande transparence. Le Csm ne doit pas être réduit à une consultation séparée des magistrats à travers les consultations à domicile qui ne doivent être utilisées qu’en cas d’extrême urgence».

L’Union des magistrats du Sénégal a demandé, par ailleurs, à l’Etat du Sénégal de revoir le traitement des magistrats à la retraite qui perçoivent une pension dérisoire, a jugé le président sortant de l’Ums. L’accélération de la réfection du Centre de formation judiciaire (Cfj) est aussi un vœu des magistrats car, estime Maguette Diop, l’actuel Cfj est confiné dans une étroitesse totale. Aussi les budgets des ministères et des juridictions doivent être revus à la hausse pour une indépendance de la justice, a également soutenu le désormais ancien président de l’Ums. Faisant un serment à ses pairs, Maguette Diop, a dit, par ailleurs, que «l’obligation de réserve est un devoir des magistrats. L’Ums condamne la sortie de magistrats dans les médias et ceux ayant des positions politiques». Le bureau de l’Ums a aussi exhorté tous les magistrats à assumer leur fonction en toute indépendance et impartialité avant d’affirmer qu’il s’érigera en boucliers contre toute immixtion de nature à porter atteinte à l’indépendance de la justice.

SIDIKI KABA ESTIME QUE BEAUCOUP DE CHOSES ONT ETE FAITES POUR LES MAGISTRATS

Après avoir promis que la doléance relative à la rénovation du parc automobile des magistrats sera prise en compte dans les prochains budgets, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a souligné que l’Etat a déjà prêté une oreille attentive aux doléances des magistrats. «Beaucoup de choses ont été faites pour améliorer les conditions matérielles et humaines des magistrats: de la défiscalisation de l’indemnité de judicature à la défiscalisation de l’indemnité de logement et l’attribution de près de 220 logements aux magistrats et également au vote des principaux textes de loi que les magistrats attendaient depuis prés de 25 ans», dit-il.

LES CONSULTATIONS A DOMICILE : Une requête des magistrats, selon Sidiki Kaba

Le ministre de la Justice est revenu, par ailleurs, sur la récurrente problématique des consultations à domicile qui, selon lui, sont réclamées par les magistrats eux-mêmes pour régler certaines questions les concernant. En effet, revenant sur ces consultations à domicile tant décriées par l’Ums, dans la gestion des carrières des magistrats, le ministre de la Justice a dit qu’elles sont une requête de ces derniers. «Ce sont les magistrats eux-mêmes qui réclament ces consultations à domicile pour régler la question de leur formation d’urgence à l’étranger, et le regroupement familial de certains magistrats. Nous n’y avons aucun intérêt. C’est eux qui les réclament et les dernières mesures le prouvent. Et, tous ceux qui sont membres du Conseil supérieur de la magistrature ont eu, à l’unanimité, à voter les dernières mesures qui sont prises concernant ces consultations d’un certain nombre de magistrats».
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