M. Mbodji a été jugé, hier, devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, pour vol et escroquerie au préjudice de Fallou Lô. Il a été condamné à une peine de deux mois assortis de sursis.
Deux mois avec sursis, telle est la sentence prononcée, hier, par le Tribunal de grande instance de Dakar à l’encontre de M. Mbodji, étudiant en première année à l’Ucad, au département d’Histoire. Agé de 24 ans, ce ressortissant de Guéoul a été attrait à la barre pour répondre aux accusations de vol et escroquerie au détriment de Fallou Lô, propriétaire d’un service Orange Money, sis à l’enceinte de l’Ucad. Au cœur du litige : la rondelette somme de 882 000 F Cfa dont le prévenu a arnaqué la victime, après lui avoir subrepticement volé les deux cartes sim qu’elle utilise pour son travail.
L’affaire a éclaté le 10 juillet passé, lorsque Ndioba Bâ, gérante de la boutique, s’est rendu compte que les puces avec lesquelles elle effectuait ses transactions ont été échangées avec d’autres. De même, la caissière Awa Diallo avait constaté le même jour un manquement de 200 000 F Cfa sur leur compte. Sur ces entrefaites, les deux s’en sont ouvertes à leur patron. Aussitôt, celui-ci a pris son téléphone pour tenter de résoudre le problème, en vain. ‘‘Quand j’ai vérifié les deux puces, j’ai remarqué que ce n’était pas les miennes’’, a expliqué la victime. Le même jour, poursuit-elle, la puce volée a transféré deux montants (50 000) et (36 000) F Cfa sur un autre numéro. Elle a également été utilisée pour ouvrir un autre compte Orange Money, selon ses propos.
Dépassé par la tournure des évènements, Fallou a déposé une plainte auprès de la gendarmerie nationale. L’enquête ouverte par la Section de Recherches de ladite institution, en collaboration avec la Sonatel, a abouti à l’arrestation du mis en cause, M. Mbodji. Interrogé par les limiers, l’étudiant n’a pas nié être l’auteur des faits. Devant le juge, il a aussi reconnu avoir volé les deux puces. Racontant le récit de son vol, le pensionnaire de l’Ucad a laissé entendre : ‘‘Je me suis présenté au point de transfert de Fallou Lô pour faire un dépôt de 1000 F Cfa. Quand la gérante, Ndioba Bâ, m’a remis le téléphone pour saisir mon numéro, je l’ai laissé tomber et l’ai ramassé en pièces détachées’’. C’est à ce moment, poursuit le prévenu, qu’il a subtilement échangé la puce. Une fois son plan réussi, il a reversé le solde dans d’autres puces. ‘‘Je suis retourné dans la boutique pour voler la seconde puce en usant du même subterfuge’’, a déclaré l’historien. Ensuite, les puces ont été résiliées, sur instruction de la gendarmerie. Une note a été sortie par la Sonatel demandant à signaler le fraudeur, en vue de son interpellation, au cas où il se présenterait dans une agence.
La Sonatel… recale l’étudiant
Le vendredi 28 juillet, la Sonatel a été saisie par les enquêteurs de la Section de Recherches au sujet d’un transfert frauduleux de la somme de 86 000 F Cfa, à partir du compte Orange Money du distributeur Fallou Lô. Après vérifications, il s’est avéré que les comptes Orange Money bénéficiaires des transferts frauduleux ont été créés à partir des puces subtilisées. ‘‘M. Mbodji avait au début nié les faits, mais lorsqu’il a lu le procès-verbal, il s’est effectivement rendu compte de la gravité de ses actes, d’où son mea culpa’’, a remarqué le Procureur de la République. Après le recoupement de tous les éléments par la Sonatel, avance-t-elle, on a trouvé que l’appareil téléphonique de M. Mbodji a eu, d’une part, à ‘‘supporter les SIM volées à Fallou’’, et que d’autre part, ‘‘le numéro du prévenu était également localisée au même endroit que celles volées’’. Le coupable a reconnu avoir ‘‘extirpé du compte’’ au total la somme de 532 000 F Cfa, contrairement au montant (882 000) déclaré par la victime.