Entamées depuis le mercredi 9 août dernier, les auditions dans le cadre de l’instruction du dossier dans l’affaire des fuites à l’examen du Baccalauréat 2017 se poursuivent. Au moins, une vingtaine de personnes ont été déjà entendues sur les 43 inculpées par le doyen des juges d’instruction. D’après nos sources, il s’agit, entre autres, des inculpés Saliou Sarr, Ablaye Ndour, Djibril Kébé, Dame Lô, Baye Talla Diallo, Djim Momar Cissé et Fatou Bakhoum.
Nos informateurs renseignent que lors du face-à-face avec le juge, ils ont tous clamé leur innocence, surtout les candidats. Ces derniers ont déclaré avoir reçu les épreuves et les ont transmises à leurs camarades en guise de solidarité. Toujours est-il que le juge Samba Sall poursuit les auditions, alors que les demandes de liberté provisoire commencent à tomber au niveau du greffe du premier cabinet.
En fait, si des conseils comme Me Ciré Clédor Ly préfèrent laisser la procédure suivre son cours pour que les inculpés soient jugés dans un délai raisonnable, certains avocats ont déjà déposé des demandes de liberté provisoire.
Dans cette affaire, 43 personnes ont été inculpées, mais 17 personnes seulement sont placées sous mandat de dépôt. Le reste est sous contrôle judiciaire. Elles sont inculpées pour les faits d’association de malfaiteurs, de fraude aux examens et concours, obtention frauduleuse d’avantages matériels indus et complicité. Etant donné que la fraude était motivée par des raisons financières, puisque les épreuves étaient monnayées entre 25 000 et 200 000 F Cfa, le juge Samba Sall a aussi retenu le délit de blanchiment contre eux. Il s’agit du proviseur du lycée de Kahone Mamadou Djibril Dia ainsi que les 3 autres enseignants et 3 agents de l’Office du Baccalauréat. Trois bacheliers de 2016 figurent parmi les suspects, de même que des étudiants et d’autres personnes issues de différentes catégories socio-professionnelles.
Vingt-trois candidats sont également inculpés, mais ils sont tous en liberté provisoire. Les mis en cause ont été arrêtés par la Division des investigations criminelles (Dic) pour certains et la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane pour d’autres. Ces deux entités ont été actionnées par le procureur de la République, après le scandale né de la fuite sur les épreuves de français et d’Histo-Géo. En fait, les épreuves étaient entre les mains de certains candidats avant même qu’ils n’entrent en salle. Tout compte fait, il y a eu reprise de ces matières incriminées puis la machine judiciaire a été enclenchée.