Quoiqu’il ait, en deux années de pouvoir, posé un certain nombre d’actes assez significatifs pour marquer sa volonté d’apporter des ruptures profondes dans l’évolution du Sénégal, Macky Sall est encore attendu sur bien des points par des populations plus impatientes que jamais de voir leurs grandes attentes connaître enfin des solutions structurantes. En termes de meilleure qualité de vie (santé, éducation, agriculture, inondations), d’emploi, de modernisation de la justice et de l’administration publique, voire d’approfondissement de l’Etat de droit. Des travaux d’Hercule auxquels le quatrième président du Sénégal devrait s’astreindre avec diligence pour combler les fossés, avant la prochaine présidentielle, s’il veut continuer de bénéficier de la confiance de « gorgorlus» devenus spécialistes de… l’alternance.
Premier bénéficiaire de la deuxième alternance survenue à la tête de l’Etat sénégalais, le 25 mars 2012, Macky Sall, élu à la magistrature suprême avec 65% des suffrages, a engagé son magistère sous le sceau dit de la « rupture » autant dans le mode de gouvernance que de la gestion du pouvoir. Après deux années ou 730 jours au sommet de l’Exécutif, le quatrième président du Sénégal semble avoir posé une palette d’actes qui s’inscrivent dans le souci de redresser certains déséquilibres criards hérités du régime sortant de Me Abdoulaye Wade.
Pour alléger les souffrances des Sénégalais en butte à une détérioration progressive de leur qualité de vie, presque tout au long du magistère libéral ayant duré une douzaine d’années, le Président Macky Sall et ses gouvernements (ceux d’Abdoul Mbaye et d’Aminata Touré) ont non seulement opéré la baisse du prix de certaines denrées de première nécessité comme du prix du loyer ou de la fiscalité sur les salaires, mais encore ils ont mis en place des stratégies innovantes dans la lutte contre la pauvreté et pour l’accès des populations à des soins de meilleure qualité.
C’est dans ce cadre d’ailleurs que les bourses de sécurité familiale autant que la Couverture maladie universelle (Cmu), voire minimalement la carte d’égalité des chances ont été activées pour permettre aux «gorgorlus» de pouvoir prétendre au mieux-être ou au mieux-vivre. Ces initiatives ont été renforcées par d’autres comme la Réforme de l’éducation nationale, la réforme du Code de la nationalité, et également des actions entreprises dans la lutte contre les inondations, en faveur de l’agriculture, l’élevage et la pêche, le secteur minier… Ces divers actes posés par le nouveau régime devant toutefois s’exercer à l’aune de la gouvernance sobre et vertueuse et de la croissance pour l’émergence à travers le Programme Sénégal émergent, récemment validé par la communauté des bailleurs à Paris.
QUE DE CHEMIN A PARCOURIR !
Après deux années de règne et en dépit de ces initiatives de tous bords, il reste toutefois patent que le citoyen lambda peine encore à retrouver son gouvernail, dans un Sénégal plus englué que jamais dans la morosité générale. « Deuk bi dafa maki » est devenu la rengaine la mieux partagée par les « gorgorlus» pour décrier l’amenuisement progressif de leurs revenus. De sorte que le bilan des deux premières années de Macky Sall à la tête du Sénégal apparaît plus mitigé que jamais, malgré les sautes d’humeur des aficionados du Chef de l’Etat qui décrivent la vie en rose, face aux récriminations des détracteurs du « Yoonu Yokkuté».
La constante est qu’en réalité, les attentes des Sénégalais sont aujourd’hui encore aussi pressantes qu’en 2012, lorsqu’ils boutaient hors du palais présidentiel le « Pape du Sopi ». En termes de meilleure qualité de vie, santé et éducation, d’accès à l’emploi, de lutte contre la précarité ambiante ou contre les inondations… Des attentes sur lesquelles les citoyens attendent encore des solutions structurantes, en dépit des engagements et des initiatives du nouveau pouvoir pour y remédier. « ça a été dit, c’est fait »… mais ça coince toujours. Les actions de Macky Sall sont encore et toujours « guettées ».
Et aujourd’hui plus que jamais par des citoyens qui veulent vivre au quotidien la « rupture » dans tous les secteurs de leur vie, aussi bien sociale qu’économique, dans la vie de leurs institutions avec l’urgence de l’approfondissement de l’Etat de droit aussi bien que dans la modernisation de leur administration publique, dans celle de leur justice aussi bien que dans la facilitation d’un environnement des affaires réellement attractif. En somme, des travaux d’Hercule auxquels Macky Sall ne peut déroger, s’il veut rempiler à la tête du Sénégal en 2017 ou simplement continuer de bénéficier de la confiance de « gorgorlus» désormais habitués à …alterner les pouvoirs qui peinent à satisfaire leur demande sociale.