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Sud Quotidien N° 6272 du 25/3/2014

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Opération déguerpissement aux allées centenaire: L’horizon dégagé
Publié le mardi 25 mars 2014   |  Sud Quotidien


Les
© aDakar.com par DF
Les marchands ambulants manifestent conte le Maire de Dakar
Les marchands ambulants de Dakar ont manifesté, le jeudi 5 février, leur colère au cours d`une marche. Ces vendeurs à la sauvette ne comprennent pas la volonté du maire de dakar Khalifa Sall de vouloir les déguerpir du centre ville de la capitale sénégalaise.


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Les Allées du Centenaire de Dakar ont retrouvé depuis samedi 22 mars, un visage perdu depuis longtemps. La Mairie de Dakar a procédé au déguerpissement des marchands ambulants et tabliers qui l’occupaient depuis longtemps.

Espaces propres et désencombrées : c’est le nouveau visage qu’offrent les Allées du Centenaire de Dakar, ce lundi 24 mars. Débarrassées de ses étalages commerciaux par les autorités municipales, les Allées du centenaire offrent un tout autre visage. Mais les facteurs qui ont abouti à ce relookage, s’ils sont salutaires pour les uns, restent contestés par les autres.

Les trois acteurs concernés par le déguerpissement des tabliers, ne voient pas du même œil l’état actuel de cette avenue qui fait partie des fiertés de Dakar.

Selon les riverains, ce geste est salutaire car il participe à l’amélioration de leur cadre de vie. Ce père de famille habitant les Allées, se livre : « Depuis l’arrivées de ces marchants, la rue a complètement changé de visage. Tous mes enfants sont nés ici. Moi-même, j’ai grandi ici et je peux vous dire que mes enfants ne jouissent pas du même épanouissement que moi ».

Le Vieil homme, un brin de nostalgie, continue sur sa lancée : « On pouvait s’assoir devant la porte de nos maisons mais cela ne peut plus se faire aujourd’hui. Et tout cela parce qu’il y a trop de laisser-aller. Ces vendeurs sont venus s’installer sans pour autant qu’on nous demande notre avis. Heureusement, cette situation semble être sur le point d’être résolue ».

Une dame, la soixantaine, abonde dans le même sens. D’après elle, ce déguerpissement devait être fait il y a longtemps. Selon elle : « Le Maire de Dakar Khalifa Sall devait procéder à cette opération depuis longtemps déjà ». Et d’ajouter : « avec la présence de ces marchands, le quartier n’est plus sur. Nous sommes obligés de marcher sur la route puisqu’ils occupent le trottoir. Cette situation cause beaucoup d’accidents à nous et à nos enfants. Et il y a encore pire, quand nous avons un évènement à fêter, il n’y a pas assez d’espace pour accueillir nos invités et pourtant dans les autres quartiers, les gens peuvent ériger des tentes devant leur domicile. Mais ici ce n’est pas possible parce que justement, ils occupent la devanture de nos maisons ».

Cet autre riverain, lui, se pose des tas de questions : « Si demain il y avait un incendie, avec l’occupation de l’espace, comment feraient les sapeurs pompiers pour entrer et éteindre le feu ? Où est-ce qu’une ambulance peut se garer pour évacuer un malade si une situation pareille se présentait ? Voici autant de bonnes raisons pour faire déguerpir ces vendeurs ».

Les autorités municipales trouvent que ce déguerpissement est « vital » pour de multiples raisons parmi lesquelles la nécessité de désengorger la ville, le pavage des rues de la capitale. En fait Dakar a besoin de ressembler à une capitale. « L’anarchie qu’on trouve dans les rues de Dakar doit être stoppée ».

Du côté des marchands ambulants et des tabliers, on voit les choses autrement. Arona Niang, responsable des marchands ambulants, récuse les accusations portées sur eux par les riverains. Selon lui : « Ce déguerpissement est incompréhensible. Nous avions entamé des discussions avec les autorités de la Mairie qui nous avaient promis de nous recaser aux champs de course, et nous devions nous revoir ce mardi. Donc pourquoi cette précipitation ? ».

Avant de poursuivre : « Il (le Maire) se cache derrière cette décision aux relents politiques. Parce que, si la principale raison est l’approche de la fête de l’indépendance, le 4 avril prochain, nous, nous avions même tenu une réunion quant au nettoyage des allées. Nous sommes des Sénégalais et jamais, nous ne ferons quelque chose qui va nuire à l’image du pays et, je suis désolé qu’on puisse nous prêter d’autres intentions.»

Un autre tablier, lui, accuse les agents de sécurité de la mairie de l’avoir « tabassé » après lui avoir soutiré de l’argent. Matar Diop, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dénonce : « Quand l’agent de la Mairie est venu me trouver, je ne participais même pas aux protestations. Mais il est venu et m’a intimé l’ordre de déguerpir tout en m’insultant. J’ai riposté et s’en est suivie une bagarre. Avec l’aide de ses compères, ils m’ont bastonné et m’ont remis aux policiers qui m’ont gardé des heures avant de me relâcher. Et j’ai fait la remarque à un des policiers qu’il manquait dans mon porte-monnaie une somme de deux cents mille francs. Et je soupçonne l’agent de la mairie qui m’a frappé de l’avoir soutiré ». Matar Diop qui a sorti une ordonnance médicale menace de porter plainte contre les agents de la mairie de Dakar.

En attendant, les allées du centenaire offrent un nouveau visage : Propres et spacieuses. Mais vu les nombreux cas similaires auxquels on a assistés, comme ces gargotes et autres commerces qui refont surface à sacré cœur quelque mois après avoir été déguerpis, il faut croiser les doigts.

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