A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, trouver un encadreur est un casse-tête chinois. Les étudiants en master sont dans le désarroi. Choisir un sujet en lien avec le domaine d’activité de l’enseignant est devenu un mal nécessaire.
Pas de vacances universitaires pour le personnel enseignant et de recherche de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les cours se poursuivent. Les étudiants répondent présents. Pour certains, c’est la période des examens, pour d’autres, les enseignements continuent. Pas de calendrier universitaire fixe. Ça va dans les sens. La majorité des enseignants est en voyage d’études. Difficile pour les étudiants d’avoir un interlocuteur pour les cours. Tout comme les étudiants en master qui éprouvent actuellement toutes les peines du monde pour soutenir leur mémoire de fin de cycle.
Le problème de l’encadrement des étudiants est un casse-tête chinois. Il anime tous les débats. Mamadou Camara, étudiant en master au département de géographie, nous retrace son calvaire pour retrouver un encadreur : «Voilà bientôt 6 mois que je suis à la recherche d’un professeur pour m’encadrer. Je n’arrive pas en trouver», précise-t-il.
Poursuivant son argumentaire, l’étudiant Mamadou Camara souligne être dans une «situation très difficile dans la mesure où les professeurs ne sont pas obligés à encadrer tous les étudiants en master, alors que nous sommes presque une centaine en instance de soutenance». Et d’ajouter : «les professeurs n’encadrent que 4 étudiants, voire même moins. Cela ne va pas nous arranger».
Moussa Diop affiche une colère noire en direction de ses professeurs qui choisissent les sujets : «J’ai mon sujet déjà et je ne compte pas le changer pour être encadré. Au contraire, c’est aux professeurs de nous laisser faire le choix par rapport aux sujets de soutenance», martèle Moussa Diop
Si Mamadou Camara n’a pas pu trouver un encadreur, ce n’est pas le cas pour El Hadji Camara étudiant en master à la faculté des sciences juridiques et politique.
Il a fini par trouver un encadreur. Un fait rare à l’heure où l’université se vide de ses enseignants.
Moustapha Demba a trouvé l’alternative pour obtenir un encadreur : choisir un sujet en lien avec le domaine d’activité de l’enseignant. L’étudiant signale avoir fait un choix des sujets sur lesquels il pouvait trouver facilement un encadreur. «J’ai choisi un sujet sur des thématiques proposées par les professeurs dans le but d’être encadré», soutient Moustapha. Car, estime-t-il,«venir avec son propre sujet, c’est se tirer une balle dans le pied. Vous ne trouverez pas un encadreur où, à la limite, tu ne le verras pas ».