Dakar - La mauvaise gestion de la décharge de Mbeubeuss, située dans la grande banlieue dakaroise, fait perdre à l’Etat du Sénégal plus de 85 milliards de francs CFA par année, a déclaré Ie coordonnateur de l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (UCG), Ibrahima Diagne.
"Mbeubeuss, avec la pollution de l’air, de la nappe, fait perdre à l’Etat du Sénégal plus de 85 milliards par année, d’après une évaluation économique. Cela fait 1% de notre Produit intérieur brut (PIB) du fait d’une gestion non rationnelle de déchets", a regretté, mercredi, le coordonnateur de l’UCG dans l’émission "Le Point" de la Télévision publique (RTS).
Aussi le président de la République a-t-il inscrit la problématique des déchets dans le cadre du projet-phare du Plan Sénégal émergent (PSE), sur lequel misent les autorités pour permettre au pays d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035. Une perspective qui "a fait l’objet de plusieurs conseils des ministres".
"Près de 30 milliards de francs mobilisés pour un réaménagement de la décharge de Mbeubeuss, ce lac asséché depuis les années 1968, est transformé en dépotoir d’ordures", a relevé M. Diagne.
"Aujourd’hui, a-t-il ajouté, l’analyse stratégique est déjà faite, et nous saluons les efforts de l’Etat du Sénégal qui a injecté 35 milliards pour régler définitivement, la question des déchets de Mbeubeuss, ce site qui sera requalifié".
Dans le cadre de ce projet, il a annoncé des "solutions alternatives", avec l’appui de la Banque mondiale.
Il s’agit ainsi de mettre en place un cadre de contractualisation avec des partenaires afin de parvenir à impulser une valorisation énergétique, agronomique mais aussi de production de combustibles, a-t-il précisé.
De l’avis de M. Diagne, la mise en œuvre de ces solutions alternatives permettra de "régler un problème qui a duré plus de 50 ans et qui est une préoccupation majeure des populations de la banlieue dakaroise".
"Nous nous inscrivons à traiter définitivement et durablement cette plaie qu’est Mbeubeuss", une décharge qui s’étend "sur près de 114 hectares’’, a-t-il signalé.
Il a souligné la nécessité d’une "solution intégrée" qui permette de réintégrer la décharge en requalifiant le site "pour qu’il devienne un poumon vert pour la région de Dakar".
SBS/MD/BK