Les examens du second semestre ont démarré dans la quasi-totalité des différentes facultés de l’Ucad. Si certains étudiants ont déjà commencé à se pencher sur les épreuves, d’autres, par contre, se consacrent aux révisions.
L’atmosphère est studieuse à la faculté des Lettres et sciences humaines. Ici, tout indique qu’on est encore loin des grandes vacances. On a même l’impression que l’année scolaire vient tout juste de démarrer dans cette partie de l’université. On déambule dans tous les sens. Dans le hall du nouveau bâtiment de ladite faculté, les étudiants forment de petits groupes éparpillés. Pendant que ceux-ci discutent, les autres sont en salle d’examen.
Les étudiants en Licence 2 du Département de philosophie ont ouvert le bal. Ils sont environ 580 répartis dans les deux amphis du même bâtiment. Dans l’après-midi, ils se sont penchés, depuis 14 h, sur l’épreuve de philosophie générale. Dans la salle, c’est le calme plat. Les respirations sont contrôlées et les mouvements maitrisés. Les examinateurs veillent au grain. ‘’Aucune communication ne sera tolérée, n’utilisez que les feuilles de brouillon’’, lance l’un d’eux sur un ton menaçant. Les étudiants auront ainsi 2 heures pour méditer sur les sujets. Une heure trente plus tard, certains ont déjà commencé à quitter la salle.
Quand les uns reviennent sur les sujets, les autres évitent tout commentaire. Quelques-uns vont directement à la cafétéria. Cet espace aménagé pour permettre aux étudiants de se sustenter, offre différents produits. Fruits, sachets d’eau, beignets, sandwichs… sont disposés sur les comptoirs. Là, ils se prononcent sur les épreuves. ‘’Je pense que les sujets étaient faciles à traiter. Personnellement, je n’ai pas eu de difficultés pour la compréhension. En résumé, je crois avoir bien fait’’, se réjouit Seynabou Ndiaye. Contrairement à elle, on peut lire le stress et l’angoisse sur le visage des autres. Son amie, Marie Ngom, pense autrement. Même si elle dit avoir ‘’bien révisé’’, elle reconnait que les épreuves ont été quelque peu ‘‘coriaces’’, dans la mesure où les cours qu’elle avait étudiés, dit-elle, ne sont pas sortis. Elle parait un peu ‘’abattue’’, car elle redouble l’année et ne souhaite pas du tout échouer cette fois-ci. Ce qui est synonyme, signale-t-elle, de son exclusion de l’Ucad.
L’autre enjeu de ces examens, pour beaucoup d’étudiants, c’est d’éviter les rattrapages d’octobre. La plupart d’entre eux n’habitent pas à Dakar. Ils viennent des régions. Ceux-là vont tout faire pour engranger le nombre de crédits requis pour ne pas vivre le spectre de la session d’octobre. ‘’Je compte déployer toutes mes énergies physiques et intellectuelles pour passer ; je ne voudrais pas revenir à l’université, si ce n’est pour la prochaine rentrée’’, assène Modou Seck, originaire de Gossas.
Pour d’autres, l’heure est aux révisions…
Quant au hall de la faculté de Droit, il est presque vide. Seuls quelques étudiants sont en train de scruter les affiches à l’entrée. ‘’On a déjà fait l’examen du premier semestre. Mais pour ce qui est du second, ce sera entre le 17 et le 26 août‘’, fait savoir Mariama, étudiante en première année. Sous un arbre, pour se protéger contre une forte chaleur, la fille voilée poursuit : ‘’Les rattrapages sont programmés au mois d’octobre.’’ Ces apprenants sont pour le moment en attente avec comme seul mot d’ordre : réviser.
La plupart des professeurs ont terminé leurs cours. Mais les étudiants continuent de venir pour réviser ou pour finaliser quelques travaux dirigés (Td). Par contre, d’autres ne sont même pas au courant des dates de leurs évaluations. C’est le cas de Kiné, assise dans le jardin, discutant avec ses copines. Cette étudiante en deuxième année n’est toujours pas fixée sur son sort. Tout en révisant quotidiennement, elle n’attend que l’affichage des dates pour en finir une bonne fois pour toute.
Mamadou Diagne, les yeux rivés sur son cahier, est très optimiste : ‘’Je pense que les examens vont bien se passer. Nous avons vécu une année universitaire stable. Il n’y a pas eu beaucoup de grèves, raison pour laquelle les enseignants ont terminé les cours à temps.’’ Son seul problème, c’est la période de chaleur qui coïncide avec les examens. Il estime qu’il est très difficile d’apprendre dans ces conditions, mais qu’ils n’ont pas le choix.
A la faculté des Sciences économiques et de Gestion (FASEG), le décor est tout autre. Les amphis sont bondés et les enseignements se déroulent normalement. A la fin des cours, à 17 h, le hall est rempli. Un grand brouhaha rend difficile le dialogue. Ces étudiants en Licence 1 sont à pied d’œuvre. ’’Nous sommes à notre troisième semaine de cours. Les examens du second semestre sont programmés au mois d’octobre’’, confie une étudiante. Ils vont cependant terminer tous les quantums horaires et revenir après les vacances pour compléter l’année académique.
A noter que les dates de ces examens ne sont pas les mêmes pour tous les niveaux. Les étudiants en Master vivent difficilement ces décalages. Ceci, parce qu’ils sont obligés de terminer les cours et les examens coûte que coûte. Aminata Ndiaye en sait quelque chose. ‘‘Les professeurs ne nous ont pas donné suffisamment de temps. Ils ont bâclé tous les cours pour en finir avec nous‘’. Les autorités universitaires ont, pourtant, voulu faire de 2017 une année académique normale. Mais cela risque d’être compromis. Et Aminata de poursuivre : ‘‘Durant ces deux prochaines semaines, nous avons des tonnes de devoirs à faire.’’ Les étudiants fustigent ce manque de considération à leur égard, mais s’en remettent à Dieu.