La prise en charge du football local qui tarde à s’imposer dans les compétitions africaines interclubs occupe une place centrale dans les programmes des trois candidats à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) parcourus à l’APS.
Dans son programme intitulé "Horizon 2021", le président en exercice, Augustin Senghor élu en 2009, réélu en 2013, parle de poursuite de la professionnalisation "de notre football à travers des compétitions de la Ligue professionnelle plus attractives et continuer à faire du football amateur dans toutes ses composantes la clef de voûte de notre politique de développement".
Pour cela, il est prêt à lui dédier "plus de moyens matériels et financiers et faire le plaidoyer auprès de l’Etat pour des dispositions incitatives à l’investissement et au mécénat sportif en tenant compte de la valeur ajoutée économique et de l’impact social du football", lit-on dans le même document.
Face à des journalistes, mercredi, Louis Lamotte, ancien président de la Ligue sénégalaise de football professionnel a évoqué la nécessité d’affecter 25 pour cent des ressources financières de la Fédération aux clubs locaux qui selon lui, "se meurent".
"Le malade est très affaibli, il lui faut un remède de choc et cela passe entre autres par l’affectation de moyens financiers", a-t-il dit, soulignant avoir fait ce constat après sa tournée à l’intérieur du pays et ses discussions avec des présidents de clubs.
Selon Louis Lamotte, les ressources financières de la Fédération doivent profiter en priorité aux clubs sénégalais. "Nos clubs ont besoin d’une véritable politique de réhabilitation", a-t-il insisté
"En tant qu’acteur du football, on ne peut pas cautionner cette mort lente mais inexorable des clubs en l’état actuel des choses", a souligné l’ancien président de la Ligue professionnelle de football, évoquant un risque de disparition à terme des clubs sénégalais.
Lamotte a rappelé qu’en 1969 déjà, une première réforme avait été engagée pour la relance des clubs, sous la conduite de Lamine Diack, alors ministre des Sports.
Mbaye Diouf, Dia, chargé de la petite catégorie à la Fédération et candidat à la présidence de l’instance de gestion du football national, a abondé dans le même sens en faisant valoir son expérience de dirigeant.
"En tant que Manager de l’AS Douanes à la fin des années 90, nous avions mis des moyens dans le club et aussi au niveau de la formation et cela a impacté positivement sur le club qui a remporté plusieurs titres, les joueurs et le football national quelques années plus tard" a-t-il souligné.
"C’est grâce à cette politique que plusieurs jeunes à l’image de Ndiaye Dème Ndiaye, Nicolas Ndione, Modou Sougou, Ibrahima Ba dit Prési pour ne citer que les plus connus ont percé sur le plan local et ont signé des contrats professionnels", a rappelé le dirigeant.
"Si je suis élu, je mettrais la majeure partie des revenus de la Fédération à la disposition des clubs", a-t-il dit, évoquant la nécessaire formation continue des techniciens et des dirigeants que l’instance dirigeante du football a l’impérieux devoir de mener.
"Les équipes nationales, c’est du devoir de la puissance publique en priorité, cela ne veut pas dire que la Fédération ne doit rien y faire mais la priorité doit aller aux clubs locaux qui ont besoin de se structurer et de se moderniser", a-t-il insisté.
Mbaye Diouf Dia a rappelé qu’avec un peu de moyens, il a réussi, avec des dirigeants de Touré Kunda, devenu Mbour Petite Côte, à faire de cette équipe navétanes un club de l’élite.
"Quelques années plus tôt, cette équipe qui évoluait dans le championnat national populaire, est montée dans l’élite nationale gagnant au passage une Coupe du Sénégal en 2010", a-t-il rappelé.
"Ces dernières années, Touré Kunda a été l’un des rares clubs à faire deux tours en Coupe de la CAF en 2011", s’est-il souvenu.
L’élection à la présidence de la Fédération est prévue ce samedi.