Désormais, il faudra compter avec le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). En conférence de presse hier, son leader s’est félicité des résultats obtenus lors des législatives. En revanche, il s’insurge contre ceux qui le taxent de parti d’obédience religieuse.
Au Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), certaines questions fâchent. Surtout celles relatives à l’obédience religieuse. La preuve en a été donnée hier lors de la conférence de presse du Pr Issa Sall, la tête de liste nationale du Pur.
En effet, ce dernier a eu une prise de bec avec les journalistes. Tout est parti d’une question posée par un confrère sur le socle ‘’religieux, voire confrérique’’ du parti apparenté au Mouvement Moustarchidine Wal Moustarchidati. ‘’Franchement, j’ai beaucoup de respect pour les journalistes, mais certaines questions ne doivent pas être posées. Ceux qui le font n’ont certainement pas lu la Constitution. Sinon, ils ne l’auraient pas fait. Je ne vais donc pas perdre mon temps avec. Il faut aller lire la Constitution’’, s’emporte le président de l’Université du Sahel, irrité par cette remarque qui, pourtant, se pose avec acuité dans l’espace public.
Les reporters, restés perplexes, font la moue dans leur coin. L’un d’eux prend la parole et défend la corporation. Il déclare : ‘’Certaines questions peuvent vous sembler idiotes, mais pour le journaliste, elles ne le sont pas…’’ Mais le chef de file des députés Pur n’est pas du genre à lâcher prise. Il enfonce le clou en utilisant le même argument : ‘’Vous l’avez vous-même remarqué. Vous avez dit que parfois vous posez des questions idiotes. Avec moi, si quelqu’un prend le risque de poser de telles questions, qu’il soit prêt à en assumer les conséquences.’’ La tension monte d’un cran. On grogne. On chahute. Un autre confrère d’appeler le politicien à la retenue et au respect de la profession. ‘’La question posée est tout à fait légitime. D’ailleurs, il n’existe pas de question idiote. Il peut juste y avoir des questions mal formulées. Il faut respecter les gens’’, déclare-t-il sous les applaudissements de la salle.
Nous réclamons le statut du chef de l’opposition
Selon le professeur Issa Sall, le Pur est aujourd’hui la ‘’première force politique du Sénégal’’. Le professeur développe, arguments à l’appui : ‘’En termes de nombre de députés et de suffrages, nous sommes loin devant tous les partis. Prenons le cas de Benno Bokk Yaakaar ; c’est une coalition constituée de 47 partis politiques. Ils ont en tout 125 députés. Si vous faites le ratio, vous vous retrouverez avec à peu près 2,5 parlementaires pour chaque parti.’’ Utilisant le même raisonnement, M. Sall attribue environ 1,5 député aux différents partis qui composent la Coalition gagnante Wàttu Senegaal et 1 seul à chaque parti de Mànkoo Taxawu Senegaal. En termes de suffrages également, le Pur, estime le professeur, est loin devant ses concurrents. Il prend l’ensemble des voix de Benno Bokk Yaakaar, les divise par le nombre de partis qui composent la coalition, et le tour est joué. Même opération pour la Coalition gagnante et pour Mànkoo Taxawu Senegaal. Ces dernières vont apprécier.
En tout cas, ceci est suffisant pour faire dire à Issa Sall que le Pur ne demande aucun privilège. Mais il exige le respect de ses droits. ‘’Nous ne comptons pas négocier nos droits. C’est la Constitution qui prévoit le statut du chef de l’opposition et, par la force des choses, nous sommes le premier parti de l’opposition. Nous réclamons donc le statut du chef de l’opposition’’, affirme-t-il, satisfait des résultats de sa formation. Selon lui, le meilleur reste à venir.
Mor Amar