Le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) réclame la place de leader de l’opposition parlementaire, mais aussi celle de premier parti au Sénégal, au vu du score enregistré lors des élections législatives du 30 juillet dernier. C’est tout au plus la conviction de la tête de liste nationale dudit parti, Issa Sall, en conférence de presse hier, lundi 7 août. Il a tout de même maintenu le clair-obscur quant à sa possible alliance avec la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) afin de former un groupe parlementaire.
Assistons-nous à une redistribution des cartes dans le landernau politique au sortir des élections législatives du 30 juillet dernier. Tout semble le confirmer au vu de la position tranchée du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) classé 4ième au sortir de ce scrutin. En tout cas, sa tête de liste nationale, Issa Sall soutient mordicus que «le Pur est le parti chef de l’opposition parlementaire». Faisant en fait le bilan du scrutin du dimanche 30 juillet dernier, le professeur réclame la première place de l’opposition parlementaire, tout comme la tête des formations politiques dans le pays.
Comme raisonnement, le professeur fait noter d’abord que, parmi les partis qui sont allés seuls à ces législatives, seul le Pur a obtenu au total 3 députés. Poursuivant son argumentaire, il a fait un calcul sur la base du nombre de sièges par parti. Pour lui, si on devait diviser le nombre de sièges de Benno Bokk Yakaar (Bby), notamment les 125 qui lui confèrent la première place, par le nombre de partis qui composent ladite coalition, notamment 47 selon lui, l’on se retrouverait avec moins de 3 députés par parti. Dans la même logique, il estime que si la coalition gagnante Wattu Sénégal de Me Abdoulaye Wade, composée de 15 partis, devait se partager les 19 sièges obtenus, chaque parti aurait eu moins de 2 parlementaires. Idem pour la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) du maire Khalifa Sall, classée pourtant 3ième sur la base des résultats provisoires. Il estime que le Mts, fort de 10 partis, se serait retrouvé à moins d’un député par formation politique, sur la base du même calcul effectué sur les 7 sièges récoltés.
Pour conforter sa place de parti leader au Sénégal, le Docteur en Informatique s’est basé sur le nombre de voix obtenues par les coalitions. Tout d’abord, il soutient que si on devait connaître la contribution de chaque parti par rapport au nombre de voix obtenues, chaque formation de Bby se retrouverait avec 34.000 voix sur les 1.663.447 engrangées. Les partis de la coalition gagnante Wattu Sénégal se seraient retrouvés, selon lui, avec 36.000 voix sur un total de 549.551 voix. Le Mts de “Khaf“ se contenterait, à son avis, de 38.000 voix par parti, sur les 387.717 gagnés. Cela, au moment où le Pur a totalisé à lui seul 157.035 voix. Autant de choses qui lui font soutenir mordicus que le Pur réclame aujourd’hui la place de «premier parti au Sénégal» et, en tant que parti de l’opposition «le Pur est devenu, par la force des choses, le chef de file de l’opposition parlementaire».
Quid de la probable alliance avec la coalition du maire de Dakar Khalifa Sall, le Mts, dans le but de former un groupe parlementaire ? Sur ce point, le coordonnateur du Pur maintient le clair-obscur. En effet, M. Sall laisse entendre qu’il faut lui laisser le temps de s’installer à l’Assemblée nationale «pour savoir quelles sont les combinaisons possibles». Il a tout de même indiqué qu’il s’attend en fait à ce que ceux qui veulent avoir un groupe parlementaire le consultent pour voir la faisabilité. Pour autant, ceux qui pensaient que le Pur va former une alliance avec le parti de Khalifa Sall n’ont qu’à déchanter. Issa Sall fait savoir que «le Pur n’est pas un parti qu’on transporte». Au contraire, selon lui, «c’est nous qui devons diriger toute coalition».
Le professeur n’a pas manqué de brocarder l’organisation du scrutin du 30 juillet dernier. A son avis, «ces élections sont une mascarade, c’est plus qu’une fraude». Cela, en se basant sur l’impossibilité pour le ministère de l’Intérieur de produire l’ensemble des cartes d’électeurs, de les distribuer, sans oublier les nombreux couacs notés lors du vote.