Les pouvoirs publics doivent prêter "beaucoup d’attention" à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ, sud) afin d’éviter une "mort lente et graduelle’" de l’institution due à de nombreuses restrictions, ont alerté jeudi travailleurs et étudiants de l’UASZ.
"L’UASZ réclame un budget de vérité pour arrêter la saignée. Tous les clignotants sont au rouge. Les populations doivent venir à notre secours et à notre chevet parce que nous sommes en détresse. Nous lançons un appel pressant à l’Etat pour qu’il nous dote un budget conséquent, un budget de vérité", a insisté le secrétaire général de la section locale du SAES, Omar Sall.
Il s’exprimait jeudi à Ziguinchor au cours d’un point de presse qui a réuni les responsables du SAES, du SUDES, des personnels administratifs et techniques et de la coordination de l’interamicale des étudiants. Tous ont été unanimes dans leur plaidoyer pour un budget conséquent.
"Nous avons traversé la dernière année [universitaire] avec des difficultés terribles dues à des restrictions relatives au non approvisionnement en matériels et fournitures d’études et de recherche. Il était difficile aux UFR de livrer les commandes parce qu’on n’avait pas de l’argent pour honorer nos engagements", a poursuivi M. Sall.
"Il s’agit de difficultés héritées de la non approbation du budget lors du conseil d’administration du 25 mars dernier. Le gouvernement nous impose de voter un budget sur 12 mois. Cela n’a jamais été le cas dans aucune université au Sénégal", a regretté Omar Sall.
Le secrétaire général de la section du SAES a expliqué que le fait de voter un budget, "de surcroît insuffisant sur 12 mois, nous a amené à sacrifier des lignes de dépenses qui nous permettaient d’assurer nos charges d’enseignement et de recherches".
"Les enseignants sont de plus en plus rejetés dans les structures hospitalières parce que l’université Assane Seck de Ziguinchor ne peut plus honorer ses engagements en matière de prise en charge médicale", a fait remarquer Omar Sall, relevant une "démotivation des enseignants, des administratifs et des étudiants parce que leur environnement de travail se détériorent de jour en jour".
Sidaty Sané, secrétaire général du SATUC, syndicat qui défend les intérêts des personnels techniques et administratifs, a regretté une dette de plus de 100 millions francs FCA qui fait que les travailleurs sont rejetés par les structures médico-sociales "sans compter le non remboursement des frais de voyage et de séjour par les vacataires".
"Au-delà de l’insuffisance du budget, l’absence d’un service médical, l’insécurité et l’absence d’hygiène dans les pavillons, le défaut d’éclairage public, les mauvaises conditions de travail des enseignants sont aussi à déplorer", a ajouté Bécaye Sall , coordonnateur de l’interamicale des étudiants de l’UASZ.
"Pour ne pas connaître à nouveau toutes ces difficultés, a conclu Omar Sall, le conseil d’administration a décidé de voter un budget sur neuf mois. Mais le budget a été rejeté par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan".
MTN/OID/ASB