Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont une réalité en Afrique de l’Ouest, a affirmé mercredi, à Saly-Portudal (Mbour, ouest), le colonel Adama Coulibaly, directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).
"Le phénomène existe mais les mécanismes de lutte sont adaptés aux modes d’intervention des délinquants financiers. Et, de plus en plus, dans le cadre de la coopération avec les institutions spécialisées, toutes les dispositions sont prises pour que les outils et les mécanismes soient à la hauteur des enjeux", a-t-il souligné.
Le DG du GIABA s’exprimait lors du démarrage d’un atelier régional sur l’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
"Nous voulons faire en sorte que tous les maillons de la chaîne soient fortifiés pour donner plus de conformité à la chaîne de solidarité régionale", a dit M. Coulibaly.
"Notre région, de plus en plus, fait face à une situation de terrorisme dont les actes sont financés. Il faut bien que l’acte terroriste soit financé pour être perpétré. Et ces financements, bien qu’ils viennent parfois de l’extérieur, sont également faits sur place. Il s’agit donc de couper les canaux de financement du terrorisme et de faire en sorte que ces activités puissent prendre fin", a insisté Coulibaly.
La stratégie militaire est "une bonne stratégie", mais elle "doit être complétée par des mesures de conformité", estime t-il.
Il s’agit d’abord à mettre en place "un dispositif réglementaire et législatif robuste", soutient-il.
"Au regard de l’évolution des standards internationaux et en vue de lutter efficacement contre les crimes financiers, les entités déclarantes que sont les institutions financières, ainsi que les entreprises et professions financières non désignées doivent désormais adopter et mettre en œuvre des mesures idoines de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme", a-t-il insisté.
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