Dakar - La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, mouvance présidentielle), affirme avoir remporté les législatives de dimanche dans "tous les départements du Sénégal", à l’exception de Saraya, Kédougou et Mbacké.
BBY "est sorti victorieuse, en raflant tous les départements du Sénégal à part Kédougou, Saraya et probablement Mbacké, nonobstant les difficultés qui ont eu à Mbacké aujourd’hui avec une violence détestable mais que nous laissons entre les mains de la justice", a soutenu sa tête de liste nationale, le Premier ministre Mahammed Dionne, dans une déclaration aux médias, dans la nuit de dimanche à lundi.
"Il faut que force reste à la loi. Comme cela a toujours été dans notre pays. À part ces trois départements et probablement Mbacké, notre liste, la coalition gagnante BBY, a été plébiscité par les Sénégalais", a-t-il dit, entouré de plusieurs leaders et candidats investis par BBY à Dakar, dont Amadou Bâ et Abdoulaye Diouf Sarr.
Selon Mahammed Boun Abdallah Dionne, la victoire de son camp s’explique par "une absence d’offres politiques alternatives". "Aujourd’hui, si on regarde les plateformes qui sont proposées aux Sénégalais, certes il y a de l’ambition, mais de l’ambition biaisée’’, a-t-il estimé.
"L’ambition qui couvre l’expérience de notre peuple et les grandes attentes de notre peuple qui se sont exprimées pour d’avantage de PUDC, de bourses de sécurité familiale, de CMU, de Promovilles, de PRACAS, tout ce que le président Sall est en train de faire pour l’équité sociale et territoriale, pour que l’émergence tant souhaité puisse servir à tous les fils et filles du pays", a expliqué M. Dionne.
Il s’est réjoui de "la vitalité du système démocratique sénégalais", en relevant que celui-ci appelle au demeurant à "plus de modestie et d’humilité" dans les analyses. "Car ce soir, le peuple souverain s’est exprimé de fort belle manière, avec un taux de participation historique pour des élections, tant en valeur qu’en nombre", a souligné Mahammed Dionne.
Il a fait état d’un taux de participation de "53,95%", et cela "dés 20 heures, soit près de 54% des Sénégalaises et des Sénégalais qui ont exprimé leurs suffrages et pour la plupart avec les cartes CEDEAO", ajoutant que "54% de 6,400 millions d’électeurs inscrits, c’est important".
"Aujourd’hui, je pense qu’ensemble nous pouvons tous nous réjouir de la bonne organisation du scrutin. La réalité, elle est là, c’est une bonne organisation’’, a estimé la tête de liste nationale de BBY.
"47 listes, plus de 300 millions de bulletins imprimés. Une organisation qui a pu couvrir 39 pays où il existe des Sénégalais de l’extérieur (…) C’était un défi, mais l’administration sénégalaise l’a relevé", s’est félicité Mahammed Dionne.
Des figures de l’opposition pointent plutôt une ’’mauvaise organisation’’ de ce scrutin, certains parlant de "mascarade électorale’’, en évoquant en amont les difficultés enregistrées dans la distribution des cartes d’électeur dont une.
Ils évoquent aussi des ’’primo-inscrits’’ privés de vote, n’ayant pas reçu leur carte d’identité biométrique et faute de disposer de certificats d’identification délivrés par l’administration, habilité à les immatriculer.
Les adversaires de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) parlent d’une organisation qui laissait à désirer, faisant observer que jusqu’à 11 heures parfois, le vote n’avait pas démarré dans certaines villes, pour un scrutin prévu pour démarrer à 8 heures.
S’y ajoutent disent-ils des bulletins manquants, l’impossibilité de trouver son nom sur les listes, documents nécessaires au vote non distribués, sans compter des cas de violence enregistrés notamment dans la cité religieuse de Touba.
Dans cette ville du centre du pays, capitale du mouridisme, une des principales confréries musulmanes sénégalaises, un centre de vote comptant 96 bureaux de a été saccagé par les électeurs qui s’insurgeaient contre l’absence des bulletins de vote de la coalition gagnante "Wattu Sénégal" dirigée par l’ex-chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade.
"Les documents et matériels électoraux étaient aussi en place, sauf dans un certain nombre de zones pour des raisons liées à l’acheminement tardif du matériel et aux intempéries", selon la Commission électorale nationale autonome.
Dans un communiqué, l’organe en charge du contrôle et de la supervision des élections dit toutefois déplorer "les dysfonctionnements constatés, notamment en ce qui concerne la confection et la distribution des cartes d’identité biométriques CEDEAO, situation qui n’a pas permis à tous les citoyens qui le souhaitaient d’obtenir ce document tenant lieu de carte d’électeur".
BHC/BK