Dakar, 30 juil 2017 (AFP) - L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, tête d’une liste d’opposition aux élections législatives dimanche, a accusé le pouvoir d’avoir délibérément provoqué les problèmes d’organisation du scrutin,
relativisés en revanche par le chef de l’Etat Macky Sall, qui a appelé au calme.
"Macky Sall s’est arrangé, il a donné des instructions pour que, dans tous les endroits où il pense que l’opposition va gagner, il n’y ait pas de vote.
C’est ce qu’il est en train d’organiser", a déclaré M. Wade à la presse après avoir voté en milieu d’après-midi à Dakar.
"Une élection dans laquelle un des candidats ne trouve pas ses bulletins de vote dans les bureaux de vote, on ne peut pas appeler ça une élection", a-t-il dit, en référence aux retards de plusieurs heures d’ouverture du scrutin dans
certaines régions du pays, en raison de l’absence des bulletins de plusieurs listes.
"Je demande à tous les électeurs qui ont voté de rester à leur bureau de vote jusqu’à la proclamation des résultats pour constater que ces résultats sont conformes à la réalité", a ajouté le chef du Parti démocratique sénégalais (PDS), 91 ans.
Pendant la campagne électorale, M. Wade avait accusé les autorités de tenter d’éviter une victoire de l’opposition en délivrant de manière sélective les cartes d’identité biométriques nécessaires au vote, dont plusieurs centaines de milliers n’ont pu être fournies à temps.
De son côté, Macky Sall a souhaité que les difficultés dues aux "retards dans des centres" puissent être surmontées, dans des déclarations rapportées par les médias locaux, dont l’agence officielle APS.
"Je souhaite que les populations votent dans le calme et retournent chez elles dans le calme", a-t-il ajouté, affirmant que "le Sénégal est une démocratie que rien ne peut faire revenir en arrière".
Une des complications de ce scrutin réside dans le nombre inédit de listes - 47, contre 24 en 2012 - exigeant la présence de 47 bulletins dans chaque bureau de vote.
Un enjeu de cette dernière consultation avant l’élection présidentielle de 2019 sera de mesurer les forces du camp de Macky Sall, élu en 2012 face à Abdoulaye Wade (2000-2012), et qui espère consolider sa majorité.
L’opposition affirme de son côté vouloir lui imposer "une cohabitation" mais ses chances d’y parvenir ont diminué après son échec à s’entendre sur une liste commune.
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