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Législatives: Des divergences en vues sur le vote avec ou sans carte d’électeur
Publié le vendredi 28 juillet 2017  |  Agence de Presse Sénégalaise
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© Autre presse par DR
Conférence de presse de Manko Taxawu Sénégal
Dakar, le 27 juillet 2017 - Les responsables de la coalition électorale Manko Taxawu Sénégal ont fait face à la presse pour indiquer leur refus du vote par récépissé décidé par le gouvernement se fondant sur un avis du Conseil constitutionnel.




La coalition "Mankoo Taxawu Senegaal" a mis en garde le gouvernement contre l’usage de toute pièce d’identité autre que la carte d’électeur aux élections législatives de dimanche prochain, mais "Benno Bokk Yaakaar" (BBY), la majorité présidentielle, dit être pour sa part confiante, quant à la transparence du scrutin.

"Nous sommes dans une république. Et la loi électorale ne reconnait qu’un seul document pour exercer un devoir citoyen (le vote, Ndlr), c’est la carte d’électeur. +Mankoo Taxawu Senegaal+ n’acceptera aucun autre document", a déclaré, jeudi, à Dakar, l’un des leaders de cette coalition, Barthélémy Dias.

Les responsables de cette liste ont rencontré les journalistes à la suite de la décision prise jeudi par le Conseil constitutionnel, qui autorise les détenteurs d’un récépissé prouvant leur inscription sur les listes électorales à voter à "titre exceptionnel" avec une carte nationale d’identité numérisée.

Cette juridiction autorise aussi les électeurs détenteurs d’un récépissé justifiant leur inscription sur les listes électorales à voter avec une carte d’électeur numérisée, ou un passeport ou un document d’immatriculation permettant de les identifier.

Le Conseil constitutionnel a pris cette mesure après avoir été saisi par le président de la République, Macky Sall, "sur la possibilité que les électeurs n’ayant pu retirer leur carte d’électeur puissent voter" avec d’autres documents, dont l’ancienne carte d’identité nationale numérisée.

"Ceux qui pensent que nous allons les laisser voter avec le récépissé ou un autre document se trompent", a averti Barthélémy Dias.

"La loi électorale engage tous les citoyens et nous comptons faire respecter la loi dimanche. Si nous acceptons, nous serons complices de cette violence électorale", a ajouté M. Dias, maire de la commune d’arrondissement de Mermoz, à Dakar.

Selon lui, la citoyenneté sénégalaise des électeurs ne peut être vérifiée que par la carte d’électeur. La coalition "Mankoo Taxawu Senegaal" ne passera toutefois pas du rejet de la décision du Conseil constitutionnel au boycott des élections législatives, a précisé l’un de ses responsables, Cheikh Guèye, qui était aux côtés de Barthélémy Dias.

"Il ne sera jamais question pour notre coalition de boycotter les élections législatives. Nous allons résister et dénoncer cette décision, au nom des valeurs de la République que nous partageons", a-t-il soutenu.

"Ceux qui iront voter avec ce document (tout document autre que la carte d’électeur, Ndlr) le feront à leur risque et péril", a prévenu M. Guèye, maire de la commune d’arrondissement de Dieuppeul, à Dakar.

Il a invité la Commission nationale électorale autonome à ne pas "accompagner ce processus électoral qui est en porte-à-faux avec la Constitution".

"La lutte contre la fraude électorale est la mère des batailles. Nous appelons tous les citoyens, les démocrates et les patriotes à dénoncer tous les cas de fraude qui pourraient être constatés", a poursuivi Cheikh Guèye, adjoint au maire de Dakar, Khalifa Sall.

Ce dernier, emprisonné depuis mars dernier pour détournement de deniers publics présumé, dirige la liste "Mankoo Taxawu Senegaal" dans le département de Dakar. La coalition "Benno Bokk Yaakaar" (BBY) a donné le même jour une conférence de presse, dans l’espoir de rassurer et de lever les craintes quant à d’éventuelles possibilités de fraude en lien avec cette décision.

Pape Mahawa Diouf, coordonnateur de la cellule nationale de communication de BBY, a ainsi annoncé que "des mesures supplémentaires ont été prises pour plus de transparence" lors du scrutin de dimanche.

Les "primo-inscrits", qui votent pour la première fois, sont par exemple invités à se rendre dans les préfectures et les sous-préfectures, dès vendredi, pour retirer un document d’immatriculation sur lequel figure leur photo et numéro d’identification nationale, a-t-il dit.

Les listes des électeurs vont être de même affichées, le jour du scrutin, devant tous les bureaux de vote, a assuré M. Diouf dans des propos rapportés par plusieurs médias sénégalais.

Il s’est en somme réjoui de la décision du Conseil constitutionnel, laquelle "permet ainsi à plus de six millions de Sénégalais de voter".

Les Sénégalais vont élire 165 députés dimanche prochain. Quinze des futurs élus vont représenter les Sénégalais vivant à l’étranger.

Quarante-sept listes de candidats ont été enregistrées par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
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