L’une a comparu avec des béquilles, l’autre s’est présentée avec un bandage à la main et le corps lacéré. Les prévenues Dioba Touré et Maty Diop ont pris un an avec sursis pour les faits de coups et blessures volontaires réciproques devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Pour une banale histoire de 10 000 FCFA, l’amitié entre Dioba Touré et Maty Diop s’est terminée à la barre, hier. Née en 1990, la première nommée est une ménagère célibataire demeurant à Pikine. Elle a été jugée, hier, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours à sa copine Maty Diop, qu’elle poursuit, également, pour coups et blessures ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours. Elles ont été, toutes les deux, placées sous mandat de dépôt, le 21 juillet.
Devant le prétoire, Dioba Touré a livré sa version des faits : ‘’Un jour, elle m’a dit qu’elle avait une cérémonie dont elle est la marraine. Et qu’elle avait besoin de 10. 000 FCFA. Je les lui ai donnés, il y a de cela deux ans‘’. ‘’Mais depuis quelques temps, ajoute-t-elle, je ne travaille plus. J’avais ainsi besoin d’argent. Je lui réclamé mon dû. Mais, elle s’est énervée. J’ai laissé tomber. Un autre jour, j’ai envoyé mon fils chez elle. Elle lui a dit la même chose. Le soir, elle est venue chez moi. Elle est entrée dans ma chambre et a proféré des menaces à mon encontre’’. Avant d’indiquer : ‘’Nous en sommes venues aux mains. Elle m’a jetée un banc sur le front. Elle est retournée chez elle, lorsqu’on nous a séparées. Quelques temps après, elle est revenue avec une barre de fer. Elle a cassé ma jambe droite. J’ai récupéré la barre de fer pour lui asséner des coups. D’où l’origine de ses blessures’’.
Une chronologie des faits que Maty Diop nie en bloc. ‘’Je n’ai pas sollicité l’aide de Dioba. J’en ai juste discuté avec elle, et, elle m’a demandé de ne pas accepter le parrainage, car je venais tout juste de perdre ma mère’’, a raconté la prévenue avant de souligner : ‘’Lorsque son enfant est venu, je lui ai dit d’attendre jusqu’à la fin du mois. A l’heure du crépuscule, je suis allée la voir. Elle m’a traité de tous les noms d’oiseaux. Elle m’a même saisie par la mâchoire. Une fois séparées, on est sorties dehors. Là, elle a pris un couteau avec lequel elle m’a lacéré tout le corps’’. Là le parquet lui a demandé si les blessures avaient été causées par un couteau. ‘’Les blessures sont profondes et seul un couteau peut faire ça. Toutefois, il faisait sombre, je ne pouvais voir l’arme. De plus, elle m’a mordu le doigt. Je ne l’ai pas frappée avec une dame de fer, je le jure‘’, a renseigné Maty Diop, en état de grossesse très avancée.
Mais par la suite, les parties civiles n’ont pas réclamé de dommages et intérêts. Soulignant que les faits constants, le représentant du parquet a demandé ainsi l’application de la loi. Avocat des deux prévenues et également plaignantes, Me Pape Mor Niang a dit que les concernées regrettent leurs actes. « Ce qui s’est passé, on peut le mettre sous le coup de la colère. Juger, c’est comprendre », a-t-il dit, tout en sollicitant une application bienveillante de la loi pénale.
Le tribunal, après en avoir délibéré, a déclaré Dioba Touré et Maty Diop coupables des faits qui leur sont reprochés en les condamnant à un an assorti de sursis. En sus, le juge a donné acte aux parties civiles à ce qu’elles ne réclament pas de dommages et intérêts.
AWA FAYE