Pour ces élections législatives du 30 juillet 2017, la capitale du rail retient son souffle. Arithmétiquement, la coalition Bennoo Bokk Yakaar peut faire mouche, avec ses mouvements de soutien, en plus de contrôler 11 communes. Le président du Conseil départemental, Idrissa Seck, espère garder sa base affective (Thiès Nord, Est et Ouest) en perspective de la présidentielle de 2019. Le parti pour l’Unité et le rassemblement (Pur) joue le 3ème larron dans ce département à fort enjeu électoral.
Dans cette dynamique de campagne électorale dont le démarrage a été plutôt centré sur les visites de proximité en attendant le dernier virage, le département de Thiès devenu orange depuis 2007, ne risque-t-il pas de changer de couleur ? Idy restera-t-il prophète chez lui ?
Avec la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, l’ancien maire de Thiès peut-il réitérer les razzias qu’il enregistrait lors des précédentes élections ? Gagnera-t-il « Moda Kane », le plus grand centre de vote sis au quartier cité Lamy dans l’arrondissement de Thiès-Est ?
Les questions vont bon train. Les langues se délient. La coalition Benno BoKk Yakaar se mobilise pour renverser la tendance et envoyer les victoires de l’ancien Premier ministre sous Wade, aux calendes grecques. En tout cas, le ton est donné, ici, par Macky Sall en envoyant au charbon le ministre des Forces armées, Augustin Tine, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, le directeur général de La Poste, Siré Dia, le directeur général de la Société africaine de raffinage (Sar), Oumar Diop et Abdou Mbow, vice président de l’Assemblée nationale. Pour battre Idy, il va falloir cependant plus que cela, car le président de Rewmi avait déjà eu raison sur ces lieutenants de Macky Sall aux locales de 2014 dans Thiès ville.
Pour ces législatives, les donnes ont changé. En effet, la coalition Bby s’est armée de d’autres forces vives, notamment les mouvements de soutien. Il s’agit du mouvement « Dollil Macky » de Babacar Pascal Dione, le mouvement Siggi Jotna d’Abdoulaye Dièye et le mouvement Thiès sur les rails du développement de l’opérateur économique, Babacar Fall. La famille « beige et marron » s’est agrandie avec ces mouvements de soutien pour un seul objectif : contrôler toutes les 3 grandes communes de département de Thiès jusque-là fidèles à « Ndamal Kajoor ». Pour contrôler le département, il faut gagner les communes de Thiès Est, Thiès Ouest et Thiès nord qui composent la majorité de l’électorat. Il y a une différence de 15 000 voix entre ces trois communes et les 12 autres communes contrôlées par les « beige et marron ». Le Parti démocratique sénégalais (Pds) en contrôle une : la commune de Diandère dont Alassane Ndoye est le maire. Face à cette vague déferlante des mouvements de soutien, Idy fera face dans son centre de vote, Malick Kairé Diaw, aux leaders de ces mouvements, notamment Abdoulaye Dièye et Babacar Fall.
Dans la commune Est où il fera aussi face à la coalition Fal Askan wi de Talla Sylla, ancien allié et actuel maire de Thiès, Idy risque gros. En effet, lors du référendum, il n’a gagné qu’avec 813 voix de plus, au moment où il enregistrait lors des élections précédentes, des écarts très importants. Au nord, la coalition Bby compte sur le directeur général de la SAR, Omar Diop, pour détrôner Idy qui a le soutien de Hélène Tine, député sortant de la 12ème législature.
IDY PROPHETE CHEZ LUI ?
Face à cette armada pour sonner la mort du président du Conseil départemental de Thiès, les militants et sympathisants de la coalition Taxawu Senegaal sont loin de lâcher prise pour cette campagne. Ils sont déterminés avec leur leader pour une victoire finale à ces élections. Ce scénario de voir Idy perdre ne leur fait pas trembler. Car, ils croient en leur victoire pour garder leur chance pour la présidentielle de 2019. Toutefois, il devra s’atteler à récupérer cette base affective qui lui aurait vraisemblablement tourné au dos du fait de sa décision de donner la mairie à Talla Sylla. Certains disent que l’histoire leur a donné raison à la considération de bisbilles entre les deux hommes. Toujours est-il qu’Idy perd du terrain mais reste toujours le leader de la cité du rail.
LE PUR, UN 3EME LARRON
Face à cette guéguerre entre la coalition Mts et celle de Bby, un troisième larron peut s’inviter dans ce combat sans merci. Il s’agit du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). En attestent ses fortes mobilisations et ses différentes activités dans la cité du rail. Il est considéré comme un 3ème larron, ouvrant ainsi le jeu électoral.
