Le conseil national de l’Ordre des médecins du Sénégal a organisé hier un symposium sur la formation des médecins et les droits du patient, à l’occasion du 8ème salon international de la santé et du matériel médical de Dakar.
Le Sénégal ne dispose pas encore de texte juridique qui régisse les droits du patient, selon le vice-président de l’Ordre national des médecins du Sénégal. Docteur Joseph Mendy a fait hier une présentation sur ‘’les droits du patient, obligation du médecin et limite’’ au cours d’un symposium sur la formation des médecins et les droits du patient. Les relations entre le patient et les médecins, explique la blouse blanche, sont fondées sur le contrat médical. L’obligation du médecin est de soigner le patient, en mettant à sa disposition tous les moyens techniques de diagnostic et de traitement dont il a besoin. ‘’C’est ce qu’on appelle l’obligation de moyen. En revanche, le patient est dans l’obligation de respecter les prescriptions et de collaborer. A partir de cette relation découle un certain nombre de droit qui sont reconnus aux patients’’, indique Dr. Mendy. Qui renseigne que les droits du patient sont nombreux.
D’abord, celui de choisir son médecin. ‘’Comme la médecine est basée sur la confiance, le patient a le droit de choisir le médecin dont il pense qu’il peut régler son problème. Il peut même quitter le médecin, et celui-ci est dans l’obligation de lui faciliter la tâche. C’est-à-dire lui donner le résumé de son dossier médical, la photocopie de ses examens pour permettre au médecin qui va désormais le suivre de pouvoir faire un bon diagnostic’’, explique le médecin. Le patient a aussi le droit d’être informé. ‘’Le temps où le médecin tenait en ignorance le patient et lui faire respecter le traitement est révolu. C’est le modèle empathique dans lequel chaque participant connait son rôle. Le médecin technicien, le malade demandeur, et quelque fois l’entourage du malade doit savoir quelle est sa place’’. Le but de cette concertation, poursuit Dr Mendy, est que le malade doit désormais participer au processus de soins, à partir des éléments que le médecin lui aurait donnés, comme informations sur sa santé et de pouvoir accepter ou non le traitement.
‘’Le patient a droit de porter plainte, chaque fois qu’il n’est pas content’’
Le droit à l’écoute existe également. A en croire le vice-président de l’ordre, la médecine n’est pas un commerce. Elle doit être basée sur le respect de la personne. Le médecin doit être attentif, écouter le patient pour pouvoir bien le traiter. L’autre droit est celui de porter plainte. Le patient a droit de porter plainte, chaque fois qu’il n’est pas content. Le droit d’être soulagé est aussi accordé au patient. Car, souligne Dr. Mendy le patient ne doit pas souffrir. A chaque fois qu’il se présente chez le médecin, celui-ci doit faire tout son possible pour arrêter la douleur. ‘’Ce sont les droits qui sont consacrés dans la loi du 4 mars 2002 en France. Nous n’avons pas encore ces droits au Sénégal. Mais, si jamais un tel cas se présente au tribunal, le juge n’hésitera pas d’invoquer la jurisprudence française pour rendre justice’’, précise-t-il.
S’agissant du médecin, il est dans l’obligation de respecter le code de déontologie. Car a rappelé docteur Mendy, le respect de la vie et de la personne humaine constitue, en toute circonstance, le devoir primordial du médecin. ‘’Le médecin doit être titulaire du diplôme de docteur en médecine, de respecter la dignité humaine. Il est dans l’obligation de recevoir le patient, de faire le diagnostic, de le donner des soins nécessaires et d’assurer la surveillance’’, fait-il savoir. Qui a aussi souligné les limites dont les praticiens font face dans l’exercice de leur fonction. Il s’agit, entre autres, des conditions techniques d’exercice (moyens disponibles et capacités physiques), de la solvabilité du patient et des compétences techniques.
La présentation du directeur général du service national de l’éducation et de l’information pour la santé axée sur ‘’les stratégies de communication vers le public en santé’’, a également montré l’importance de faire un meilleur ciblage pour atteindre la population. ‘’Nous ne devons plus communiquer, dans le cadre de la santé publique, en donnant des messages aux populations sans pour autant aller vers des enquêtes sociaux-anthropologies. Cela permet de pouvoir d’une part déterminer le comportement initial de l’individu et de pouvoir identifier le comportement auquel nous allons parvenir’’, a souligné Docteur Aloyse Waly Diouf. Selon lui, ceci doit nécessairement passer par un dialogue entre le personnel de santé et la communauté.