Du nouveau dans l'affaire de la célèbre Librairie Clairafrique. Il nous revient que le juge du deuxième cabinet d’instruction a bouclé l’information. Au finish, le magistrat instructeur a renvoyé toutes les personnes citées dans ce scandale devant le tribunal correctionnel.
Si après l’éclatement de cette affaire l’on a avancé un montant d’un milliard environ, le préjudice avoisine les 2 milliards de francs Cfa d’après l’ordonnance de renvoi pour un jugement en audience correctionnelle délivré par le juge Massamba Sall. Celui-ci a délivré son ordonnance depuis le 27 février dernier. Il reste au parquet d’enrôler le dossier pour que l'ex-directeur général de la librairie Clairafrique, Jean-Charles Faye, mais aussi le Directeur administratif et financier (Daf) Guy Anoma, ainsi que le chef-comptable Théophile Coly soient jugés. Idem pour l'informaticienne Liliane Thiaw, la seule parmi les inculpés à ne pas être envoyée en prison.
Elle a en effet été placée sous contrôle judiciaire contrairement à ses coïnculpés qui ont été mis sous mandat de dépôt. Ces ex-responsables de la librairie Clairafrique doivent répondre des délits d’association de malfaiteurs et d’abus de confiance et complicité. Le quatuor est accusé d’avoir non seulement organisé le pillage financier de cette librairie de l’église sénégalaise, mais aussi d'avoir procédé, grâce à l'intervention de l'informaticienne Liliane Thiaw, à la destruction des données comptables, pour ne pas laisser de traces.
Et si l'enquête établit, sur la base de rapports d'audits, que de multiples détournements ont eu lieu à la librairie Clairafrique, les personnes incriminées dénoncent le non-respect du principe du contradictoire dans les rapports ayant servi à faire tomber Jean Charles Faye et Cie. ''Le non-respect du principe du contradictoire constitue la cause de la nullité de l'expertise.''
Or, fait remarquer un des conseils de l'ex-Dg, ''les rapports établis par l'expert comptable M. Cheikh Fall sont en réalité des rapports définitifs entachés par la violation systématique du principe du contradictoire''. Lors de son interrogatoire par les gendarmes de la Section de recherches de la Gendarmerie, Jean-Charles Faye n'a de cesse de rappeler qu'il n'a pas été associé dans les opérations d'audits. Cela n’empêche, il n’a pu convaincre le juge d’instruction. Idem pour ses coïnculpés. Le pourront-ils avec le juge correctionnel ? A suivre…