La presse quotidienne continue de traiter des différentes péripéties de la campagne électorale pour les législatives du 30 juillet, les journaux parvenus jeudi à l’APS mettant en exergue différents points d’actualité relevant de ce sujet prédominant.
Enquête par exemple évoque un "blocage" du processus électoral, à environ 10 jours du scrutin. Selon le journal, "de nombreuses difficultés subsistent", qui concernent notamment "la délivrance des cartes d’électeur".
Dans ce contexte, rapporte ce quotidien, Bennoo Bokk Yaakaar, la coalition regroupant l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) et ses alliés, "accepte la proposition de la société civile de voter, avec, entre autres documents, des récépissés".
Le camp du pouvoir rejette d’autant "la faute sur l’opposition", laquelle avertit le président de la République Macky Sall "de l’extrême gravité de la situation" par la voix de l’ancien président Abdoulaye Wade, dont les propos sont relayés en première page du quotidien Enquête qui constate : "Le contentieux s’installe".
"Ça cafouille !", s’exclame Walfquotidien au sujet de la distribution des cartes d’électeur. "Des Sénégalais inscrits depuis décembre 2016 n’ont toujours pas récupéré" leur carte d’électeur, signale le journal, avant d’ajouter que "Wade et sa coalition sonnent la charge" pour la délivrance des précieux documents sans lesquels les électeurs ne pourraient pas voter.
"Des rassemblements devant la préfecture de Dakar, pour ce qui est de la capitale, devant les sous-préfectures et consulats du Sénégal à l‘étranger. C’est ce à quoi invite Me Wade mardi prochain. A Dagana où il était en campagne, la tête de liste de Wattu Senegaal veut faire pression sur le pouvoir pour la délivrance des cartes d’électeur", écrit Walfquotidien.
"Wade reprend sa rue… publique", indique à propos La Tribune, dont le billettiste note que "la rétention des cartes d’identité biométriques devient de plus en plus source de tensions".
Aussi la marche à laquelle invite l’ancien président laisse-t-elle "présager de chaudes empoignades eu égard à la détermination des autorités qui ne manqueront pas de déployer les grands moyens pour sécuriser" la préfecture de Dakar, mais ce sera sans compter "celle des populations décidées à récupérer leur identité confisquée", note le commentateur.
"À moins que la raison ne prévale, ajoute-t-il, il y a de forts risques d’explosion en ces temps où la campagne électorale bat au rythme de la violence (…)". "Le pouvoir est averti. Il doit prendre les mesures afin de calmer les esprits", conclut le billettiste de La Tribune.
Le Témoin quotidien relève pourtant que le chef de l’Etat Macky Sall est "favorable au vote avec le récépissé de dépôt de la carte biométrique, ou avec l’ancienne carte d’identité ou tout autre document d’identification". La balle serait dans le camp de son prédécesseur. D’où cette manchette du Témoin quotidien selon laquelle Bennoo Bokk Yaakaar "dénonce un +sabotage+ de Me Wade".
"Que veut Abdoulaye Wade qui a décidé de lancer un appel à la mobilisation par rapport à la gestion de la confection et de la distribution des cartes biométriques ?", s’interroge le journal, selon lequel le leader de la coalition gagnante Manko a brisé "le consensus accepté par l’opposition sur un possible vote à partir du récépissé de dépôt ou avec l’ancienne carte d’identité ou tout autre document d’identification".
"Plan discordant de la société civile", titre ainsi Sud Quotidien au sujet de cette proposition de la société civile acceptée par Macky Sall mais rejetée par Me Wade. Ce qui amène le Premier ministre Mahammad Dionne, tête de liste de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY, majorité) à mettre en garde "contre toute tentative de sabotage", lit-on à la Une du quotidien Le Soleil.
Le journal Le Quotidien, pendant ce temps, pointe une campagne électorale "sans profondeur", ce qui n’est pas pour arranger les choses, bien que Mahammad Dionne semble transformé au contact des populations.
"Déchargé des charges gouvernementales le temps de mener sa campagne avec la mise en veilleuse du Conseil des ministres, Mahammad Dionne avale des kilomètres à l’intérieur du pays pour vanter les réalisations de son patron et annoncer" celles à venir, écrit Le Quotidien.
La tête de liste de BBY pour les législatives "est pratiquement en campagne présidentielle avec les promesses réitérées et le bilan des 5 ans de Macky sall à la tête du Sénégal", observe le même journal. L’Observateur également a remarqué cette "mue de Mahammad Dionne", devenu entre-temps "sympathique", souligne le spécialiste Moussa Diaw, professeur de sciences politiques.
"Son visage austère intriguait, plus que sa distance dans ses rapports avec les Sénégalais. Mais au cours de la campagne des législatives, Mahammad Boun Abdallah Dionne harangue les foules dans ses déplacements et dernièrement à Ziguinchor, il a esquissé des pas de danse", écrit L’Observateur.
Libération se projette au-delà des législatives et annonce une restructuration de certains ministères et agences. "Macky Sall prépare un grand chamboulement", croit savoir le journal. Il précise que le ministère du Gaz et du Pétrole va remplacer celui de l’Energie.
De même, la Sénélec, la société nationale en charge de la production et de la distribution de l’énergie électrique sera "transformée en holding avec comme filiale l’ASER", si l’on en croit le journal, sans compter que des agences seront fusionnées, selon le journal.