Des queues interminables, une attente longue et inconfortable, dure sous la chaleur de ce mois juillet à Paris, les échanges discourtois avec les gendarmes postés à l’entrée ; c’est l’épreuve à passer avant de rentrer dans la salle du consulat pour enfin patienter encore un long moment pour passer au guichet et réclamer sa carte d’électeur et espérer qu’on ne t’apprenne qu’elle pourrait être à Bordeaux ou Marseille. Beaucoup sont sur les nerfs et de temps en temps, tout part en vrille : bousculade, brouhaha, insultes, échanges aigres doux. Le tout sous le regard des passants, qui commentent «l’indiscipline des africains en général», sans savoir que c’est notre administration qui est fautive. Certains, las de faire la queue et dépités par ce manque de respect et cette désorganisation, boudent et rentrent. Ils préfèrent repasser après les élections plutôt que de participer à «cette farce.» Tous, découragés, disent quasiment la même chose : «quelle honte pour mon pays».
Dans les salles où ils sont plusieurs à faire le tri et chercher laborieusement les cartes des gens qui se présentent, la désorganisation est indescriptible. On perd beaucoup de temps pour récupérer ce sésame. Et, les interlocuteurs sont discourtois
A ce jour, même pas dix mille cartes délivrées. Selon Mr Dieng, «le pic de la distribution est de 950 cartes remises. C’était jeudi dernier, les autres jours on était largement en dessous de ça». En d’autres termes, quand on sait qu’il y a exactement 8 jours que la distribution a débuté, et qu’ils n’ont pas atteint 1000 cartes/jour, ça veut dire qu’au plus huit mille citoyens à Paris seront mesure de voter. Eux-mêmes sont conscients que plus de la moitié ne pourra pas s’acquitter de son devoir citoyen. Car,c’est par lot de vingt personnes qu’on fait entrer les citoyens sur deux files. L’une concerne les noms de famille commençant de A à N et l’autre de M à Z.
Le consulat est jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, incapable de louer une ou des salles à Paris pour y accueillir les milliers de sénégalais qui veulent récupérer leurs cartes. Il n’aurait pas les moyens de le faire. Alors que l’organisation de ce scrutin, aurait coûté près de 50 milliards de franc CFA !