Les autorités sanitaires sénégalaises ont réactivé le système national de surveillance épidémiologique suite à la déclaration d'une épidémie de fièvre Ebola qui a fait 59 morts en Guinée, frontalier avec le Sénégal, a appris APA dimanche à Dakar de source officielle.
"Depuis qu'on nous a notifié la survenue de la fièvre Ebola en République de Guinée, nous avons réactivé notre système de surveillance épidémiologique, au niveau de l'ensemble du territoire du Sénégal, de manière permanente", a dit Dr El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l'Action sociale du Sénégal.
Dans un entretien accordé à l'agence de presse sénégalaise (APS, publique), M. Ndiaye a invité toutes les structures sanitaires à la vigilance.
Le sud de la Guinée connaît depuis début février une épidémie de fièvre virale hémorragique, une maladie virale très souvent mortelle. Elle provoque la mort chez 50 % à 90 % des malades présentant des manifestations cliniques. Le virus se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés.
Selon des études, les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission. De même, le virus peut se transmettre à l'homme lors de la manipulation d'animaux porteurs, vivants ou morts.
Des agents de santé ont été souvent contaminés au contact des malades qu'ils traitaient sans prendre les précautions anti-infectieuses nécessaires et sans appliquer les techniques de soins en isolement. Il est établi que la période d'incubation varie entre 2 et 21 jours.
"Que ça soit en épidémie ou en dehors de l'épidémie, nous avons un système de surveillance qui fait que toutes les maladies à potentiel épidémique soient notifiées régulièrement chaque fin de semaine'', a précisé Dr Ndiaye.
Selon lui, avec la survenue de la fièvre Ebola en Guinée, ce système est réactivé en mettant en alerte l'ensemble des structures sanitaires du Sénégal à qui il est demandé de dresser la fiche technique qui est la carte d'identité de la maladie et demander aux districts sanitaires de redoubler de vigilance autour d'une maladie qui ressemblerait à ce cas.
‘'Il faut le notifier immédiatement et voir automatiquement la conduite à tenir par rapport à cette maladie pour permettre aux autorités sanitaires de réagir conséquemment et venir en appui'', a relevé le directeur de la Prévention.
Même s'il reconnait que les frontières ‘'sont assez poreuses'' pour ne pas bien filtrer les entrées et les sorties des individus, Dr Ndiaye souligne que dans "le cadre du règlement sanitaire internationale il y a lieu de faire valoir le respect de la circulation des biens et des personnes.
Toutefois il signale que pour le cas de la fièvre Ebola, "c'est une maladie qui n'a ni vaccin ni médicament et aucune disposition ne peut être prise en vaccinant ou en délivrant des médicaments".