Accusé lors du dernier Conseil des ministres de faire l’omerta sur l’affaire des fuites au baccalauréat, le Chef de l’Etat a brisé le silence. Hier, lors de la remise des diplômes aux promotions (2011-2013 & 2013-2015) de l’École nationale d’administration (ENA), le Président Macky Sall a brandi le bâton. ‘’Les auteurs, complices et bénéficiaires seront sanctionnés à hauteur de leur forfait’’, a martelé le chef de l’Etat devant les récipiendaires à qui il a demandé de se référer à leurs parrains, le défunt khalife général de Pire, l’ambassadeur Serigne Moustapha Cissé et feu Habib Thiam, ex-Premier ministre du Sénégal, décédés il y a quelques semaines.
‘’En rappelant la trajectoire lumineuse de vos illustres parrains, je souhaite vous l’offrir en exemple. Un viatique qui vous inspire, balise votre chemin et éclaire votre voie’’, a soutenu le Chef de l’Etat. Et de poursuivre sur la même lancée : ‘’Leur brillant grand parcours doit nous inspirer en même temps qu’il nous interpelle en nous rappelant qu’une vie digne et honorable ne peut se rabaisser ni au culte d’un ego surdimensionné, ni à la servitude matérielle ou à la tentation avilissante de triche comme les fuites récentes à l’examen au Bac.’’
Cette sortie du chef suprême de la Nation intervient au moment où le suspense se prolonge pour les personnes impliquées dans l’affaire des fuites au Baccalauréat 2017. Hier encore, elles ont fait l’objet d’un retour de parquet.
Ce qui fait que les suspects continuent leur valse entre la cave du tribunal et le Commissariat central de Dakar. Cette situation s’explique par le fait que la Police et la Gendarmerie n’ont pas encore bouclé l’enquête puisque les arrestations se poursuivent pour arrêter toutes les personnes ayant un rôle dans cette vaste fuite qui a obligé les candidats au Bac à reprendre les épreuves de français et d’histo-géo. Car la plupart des élèves disposaient des sujets avant d’entrer en salle. D’ailleurs, après les personnes arrêtées par la DIC parmi lesquelles des élèves, enseignants et agents de l’Office du Bac, celles interpellées par la Section de recherches de la gendarmerie ont été déférées au parquet. Tous, attendent d’être présentés devant un juge d’instruction car le procureur a prévu d’ouvrir une information. Ce qui fait qu’en cas d’inculpation, ces membres de la famille éducative risquent de passer les vacances en prison à cause de cette affaire qui a écorné l’image de l’école sénégalaise.