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Tambacounda: la gouvernance du secteur de l’éducation au menu d’un atelier de partage
Publié le dimanche 23 mars 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Tambacounda - Des élus locaux, des représentants d’associations de parents d’élèves et de comités de gestion d’établissement (CGE) ont été imprégnés, samedi, du rapport du Forum civil sur la gouvernance du secteur de l’éducation, en vue d’une plus grande implication dans la gouvernance des établissements scolaires.

Cet atelier regroupant des élus, responsables d’associations de parents d’élèves (APE), responsables de CGE s’inscrit dans le programme suivi de la gouvernance dans le secteur de l’éducation ayant comme ambition d’assurer la surveillance du service public et particulièrement l’éducation.

A la suite de ce programme, le Forum civil, en collaboration avec OSIWA et la COSYDEP, avait élaboré le rapport soumis aux participants à ce séminaire et faisant ressortir ‘’un certain nombre de dysfonctionnements en matière d’éducation, de gouvernance’’, a indiqué le coordonnateur du Forum civil, Oumar Diallo. Rédigé en 2010, le document a été publié en 2011.

L’objectif de ce séminaire est d’‘’arriver à fédérer la société civile locale autour de la promotion de la bonne gouvernance dans le secteur de l’éducation’’, a expliqué M. Diallo, ajoutant qu’à terme, il s’agit d’ ‘’amener ces acteurs à s’impliquer davantage dans la gouvernance dans les différents établissements scolaires’’.

Présentant le rapport, Bakary Faye, ancien responsable du Centre de gouvernance participative (CGP) de Tambacounda, a relevé ce paradoxe consistant en ce qu’en dépit du fait que le Sénégal alloue une grande part de ses dépenses courantes à l’éducation, la crise que traverse au secteur ‘’semble perdurer’’.

‘’Le Rapport final de financement de l’éducation (RFFE) montre que le Sénégal alloue la plus forte part de ses dépenses courantes à l’éducation, comparé à d’autres pays de l’Afrique subsaharienne dont le niveau de développement est similaire’’, a-t-il dit dans sa communication.

‘’Sur les 25 pays choisis, le Sénégal est, devant le Kenya, celui qui a la plus grande part de dépenses courantes d’éducation dans les dépenses publiques courantes’’, selon le document.

Seules trois enquêtes approfondies sur la gouvernance de ce secteur ont été menées par Transparency International (2008), l’USAID (2007) et OSIWA AfriMap (2010), en plus de celui du Forum Civil, a-t-il dit.

‘’Les principaux enseignements de ces rapports montrent que dans le secteur éducatif, les insuffisances proviennent aussi d’une mal gouvernance ou d’une négligence des aspects liés à la gouvernance, pratiques qui affectent durablement la capacité du système à être efficient’’, a-t-il dit.

En ce qui concerne les parents d’élèves, le Forum civil fait état d’une faible tendance à demander des comptes sur la gestion des fonds de l’école.

Concernant l’exécution budgétaire, l’une des difficultés majeures de beaucoup d’administrateurs de crédit, notamment les proviseurs et les directeurs d’école, est leur ‘’méconnaissance des procédures et des règles qui régissent l’exécution du budget’’, a-t-il dit.

Les lenteurs dans l’exécution des dépenses sont une autre difficulté de nature à encourager la corruption chez les fournisseurs dont certains sont tentés de verser des pots-de-vin pour entrer dans leurs fonds.

D’une durée totale de traitement d’une dépense comprise entre 3 et 17 jours au niveau déconcentré contre 27 à 150 jours au niveau central, en 2004, les délais d’exécution ont été raccourcis à 13 à 75 jours au niveau central contre 3 jours et 15 jours au niveau déconcentré, par une circulaire du ministère de l’Economie et des Finances.

Cependant, ‘’il subsiste toujours un écart entre les recommandations du (ministère) et la réalité sur le terrain’’, relève-t-il.

Le rapport évoque aussi des ‘’informations financières peu accessibles pour les parents d’élèves’’. '’Il n’existe dans aucun établissement public ou privé un tableau d’affichage qui retrace de manière détaillée à quoi servent les frais d’inscription et les autres sommes demandées aux parents d’élèves durant l’année’’, a-t-il dit.

Sous ce rapport, le Sénégal est classé derrière des pays comme ‘’la Sierra Léone ou à l’Ouganda où respectivement 76% et 63% des écoles primaires affichent ce type d’information’’.

Parmi les dysfonctionnements, il a été cité le fait que les chefs d’établissements sont ‘’rarement formés en gestion financière’’, l’ ‘’extrême rareté de leurs contrôles, surtout en matière financière auprès des chefs d’établissement’’, de la part des inspections d’académie (IA), des inspections départementales de l’éducation (IDEN), devenues inspections de l’éducation et de la formation (IEF) ainsi que tous les corps de contrôle compétents.

Autant d’éléments qui, ajoutés à l’absence de demande d’informations financières aux chefs d’établissement de la part des parents, font que ‘’l’école sénégalaise évolue dans un environnement propice à la non-transparence et à la malversation’’.

‘’Certes le PDEF a permis des améliorations considérables, mais beaucoup de corrections doivent être apportées’’, a poursuivi M. Faye qui relève que l’enquête ‘’fait ressortir que les responsabilités se situent à tous les niveaux et engagent tous les acteurs de la communauté scolaire’’.

L’agent du Forum civil trouve alors ''pertinente’’ l’idée de ‘’développer avec les collectivités locales une gouvernance plus efficace, plus efficiente et plus inclusive, en poursuivant et en renforçant la décentralisation et la déconcentration de la gestion des projets éducatifs à travers le Programme PAQUET (programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence)’’ sur la période 2013-2025.

Oumar Diallo a relevé que ce PAQUET est un ‘’élément fondamental’’ des mesures des pouvoirs public visant à améliorer la gouvernance dans le secteur de l’éducation, depuis la publication de ce rapport.

En guise de suivi de l’ensemble des recommandations formulées pour une meilleure gouvernance scolaire, des études de plaidoyer en direction des élus et des acteurs de l’éducation sont en cours, a dit le coordonnateur de l’antenne locale du Forum civil.

Des enquêtes périodiques, dont la première série est déjà passée, se feront tous les trois mois, afin d’évaluer, à travers des indicateurs, le niveau d’amélioration, a annoncé M. Diallo.

Elles ont été réalisées dans la commune de Tambacounda, dans les communautés rurales de Sinthiou-Malème et Missirah. Dans la commune, trois collèges ont été ciblés. Il a salué la ‘’compréhension des autorités’’, notamment de l’IEF qui a contacté les responsables des établissements ciblés à l’avance pour les avertir de l’arrivée prochaine des enquêteurs.

Le Forum qui compte étendre ces enquêtes à l’ensemble de la région, a déjà rencontré à ce propos l’IA qui s’est montré ‘’très ouvert’’ et compte lui rendre une seconde visite pour échanger davantage sur la question, a annoncé Oumar Diallo.

ADI/OID

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