En 2016, le pèlerinage à La Mecque s’est déroulé sans difficultés majeures, une première depuis longtemps. Par contre, un grain de sable risque d’enrayer la belle machine de l’édition 2017. Des voyagistes sont en train de surenchérir sur le prix du package, ce que dénoncent des organisations.
Me Massokhna Kane, président de SOS Consommateurs, Momar Ndao, président national de l’Ascosen, et Samba Diao, président de l’Association pour le bien-être des pèlerins, dénoncent ‘’une surenchère sur le package opérée par certains voyagistes privés, suite à la fermeture des inscriptions par la délégation générale qui a atteint son quota de pèlerins’’.
En effet, font-ils remarquer dans une déclaration commune parvenue à EnQuête, ‘’actuellement, les privés étant les seuls à avoir de la place pour convoyer les candidats au pèlerinage, certains d’entre eux ont augmenté, de manière déraisonnable, le prix du package, en violation flagrante des prix fixés par l’Etat du Sénégal’’. ‘’Ceci est inadmissible’’, fulminent-ils. A travers cette initiative commune, ils veulent attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de veiller sur les intérêts et le bien-être des pèlerins. ‘’Nous demandons solennellement au gouvernement et à la délégation spéciale au pèlerinage de prendre toutes les mesures qu’impose la situation afin de mettre un terme à cette spéculation inacceptable et de faire en sorte que cela ne se reproduise plus’’, écrivent-ils dans la note.
En effet, depuis quelques années, l’Etat a émis le désir de privatiser progressivement le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam. De ce fait, il a réduit considérablement le dispositif d’encadrement des candidats au hajj, faisant passer le nombre d’encadreurs de 150 à 20. Ensuite, il a mis en place une délégation générale au pèlerinage ‘’qui s’oriente de plus en plus vers la régulation en convoyant de moins en moins de pèlerins au profit des privés’’ qui tentent, selon toute vraisemblance, d’en tirer un profit indu, en surenchérissant sur le prix du package. Ce qui fait dire à Me Massokhna Kane, Momar Ndao et Samba Diao que ces ‘’privés ont totalement rompu la confiance et les accords noués avec l’Etat’’.