Le gouverneur de la région de Tambacounda Elhadji Bouya Amar a procédé, mercredi, à la remise officielle des clefs de 9 ambulances médicalisées acquises par l’Etat au profit des postes de santé d’autant de communes difficiles d’accès, situées surtout dans les départements de Goudiry et Bakel.
A raison d’environ 40 millions de francs CFA l’unité, ces 9 ambulances médicalisées ont coûté près d’un demi-milliard à l’Etat, selon les autorités.
Lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans l’enceinte de la gouvernance, M. Amar a remis les clefs de véhicules aux maires, présidents de comités de santé, et médecins-chef de districts, venus représenter les postes de santé bénéficiaires.
Il s’agit des postes de Goumbayel, Kayan (Dianké Makhan), Mbagnou (Goudiry), Diawara (Bakel) Sadatou, Kéniéba, Diana, Bohé Balédji et Maka, a indiqué à l’APS le gouverneur.
"Le problème que nous avons à Tambacounda, c’est des problèmes d’accès, surtout en période d’hivernage", a dit M. Amar, notant à titre d’exemple qu’il faut six heures de route, pour évacuer une femme enceinte de Kéniéba à Tambacounda. Ce qui est valable pour beaucoup d’autres localités.
"La région de Tambacounda compte deux zones particulièrement vulnérables : le Boundou et le Ferlo (nord)", a dit le médecin-chef de la région, le docteur Habibou Ndiaye.
En cas d’urgence, le médecin-chef de district envoie une ambulance chercher le malade, pour l’évaluer, avant s’il le faut, de l’évacuer sur Tambacounda. "Ces évacuations prennent 7 à 10 heures, c’est énorme, et le malade a tout le temps de mourir en cours d’évacuation", ajoute-t-il.
Il a précisé que leur choix, les autorités ont ciblé les zones les plus éloignées, les plus enclavées, les plus difficiles d’accès. Ces véhicules viennent renforcer le dispositif régional, a relevé le docteur Ndiaye, disant espérer que "les évaluations seront de meilleure qualité pour sauver les femmes enceintes, les enfants", entre autres.
"Ici, l’Etat a fait preuve d’une bonne discrimination positive, pour aider ces populations qui en avaient le plus besoin", a encore commenté le gouverneur, pour qui, "c’est une vieille doléance qui est en train d’être satisfaite". "C’est une première dans l’histoire que ces zones-là puissent disposer d’ambulance", a-t-il ajouté.
"Le meilleur service qu’on peut rendre à l’Etat, c’est d’assurer une bonne gestion de ces outils", a-t-il poursuivi, non sans souligner : "ce que je ne veux pas entendre, c’est qu’une ambulance est tombée en panne pour un défaut d’entretien, pour un problème de vidange". Il a souligné la nécessité de pérenniser ces outils qui sont le fruit d’ "efforts immenses" de l’Etat.
Il a promis de prendre sur lui la responsabilité de réaffecter à un autre poste toute ambulance qui tombera en panne pour des problèmes de vidange, si cela est attesté par le rapport d’un médecin-chef de district ou d’un sous-préfet, "en attendant que le ministre de la Santé confirme ou infirme (sa) décision".
Le gouverneur a aussi rappelé que "ces ambulances sont uniquement destinées à l’évacuation des malades, (et non) pour le transport en commun ni pour le transport de marchandises".
Il a, en outre, noté que "ces neuf ambulances doivent correspondre à neuf emplois", demandant ainsi aux maires des communes bénéficiaires de "tout faire avec les comités de santé pour recruter des chauffeurs en bonne et due forme pour la conduite de ces ambulances". Ce à quoi certains maires se sont engagés, après la cérémonie, a-t-il rapporté.