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Iyane Thiam rectifie Mansour Samb: ‘‘Personne n’a vu la lune au Sénégal, le samedi 24’’
Publié le jeudi 6 juillet 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Une organisation s`alarme du "désordre dans les sociétés musulmanes"
Dakar, le 08 Janvier 2015 - L`imam Mourchid Ahmeth Iyane Thiam, président du Conseil supérieur islamique (CSI) du Sénégal, s`est inquiété jeudi du "désordre dans les sociétés musulmanes", notamment dans des pays où l`islam est la religion dominante.




La Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacoc) a livré sa part de lumière, après que l’un de ses membres, Mansour Samb, a appelé à célébrer la korité dimanche 25. Les membres de la commission parlent d’une erreur.

Prolongations dans la double célébration de la fête de Korité. La commission nationale dirigée par Mourchid Iyane Thiam s’est lavée à grande eau, après la sortie médiatique de Mansour Samb, membre de la structure, qui a pris le contre-pied de la Commission en appelant à célébrer l’Aid-el-fitr dimanche au lieu de lundi. ‘‘Mansour Samb a déclaré que la lune est apparue, selon un de ses amis. Il a pourtant assisté à la séance de la Conacoc et personne n’a téléphoné, en sa présence.

C’est le lendemain qu’on a appris qu’il a parlé dans les médias pour appeler à la prière le dimanche, contrairement à notre position’’, s’est défendu Iyane Thiam. Avant d’ajouter : ‘‘Quand bien même il nous en aurait parlé, nous ne l’aurions pas accepté, car la personne qui a téléphoné à Mansour Samb n’a donné aucune identification, aucune référence claire sur sa personne et sur les informations qu’il a données. C’était une erreur. Personne n’a vu la lune au Sénégal, le 24 juin 2017’’, a-t-il déclaré hier, lors d’un point de presse à l’institut islamique de Dakar.

Le principal intéressé, qui est un membre représentant l’association religieuse Jama’atu Ibaadu Rahmaan, avait déclaré à la radio, ultérieurement à la réunion d’observation du samedi 24, que la lune était apparue à Fora à Dakar, à Ndoffane et dans une autre localité et qu’il ne pouvait joindre les membres de la Commission, après que la séance a déjà été levée. Une information que les membres de la Conacoc disent avoir reçue le dimanche même.

Le président de la structure évite de parler de sanction contre le dissident. Il regrette par ailleurs le fait que la polémique enfle, à chaque période de début et de fin de ramadan, alors que sa Commission fait des rapports mensuels sur les lunaisons du calendrier musulman, depuis 1996. Iyane Thiam estime, d’après l’interprétation des textes, que ‘‘toute cette polémique n’en valait pas la peine’’, puisqu’ils laissent le choix d’opter entre un consensus de toute la Umma islamique autour d’une autorité centrale pour les célébrations, ou que chaque pays prenne l’initiative de faire l’observation à l’intérieur de ses frontières. Ce qui est le cas le plus répandu. ‘‘Si la lune apparaît au Nigeria, au Gabon…, la Mecque ne va pas célébrer les fêtes avec ces capitales.’’

La science au secours

Un autre membre de la Commission, Abdoulaye Gaye, également membre du Comité des données pour la science et la technique en Afrique, est d’un avis plus catégorique. ‘‘Il était impossible de voir la lune le samedi 24 juin 2017’’, a-t-il défendu avec une projection powerpoint sur la phase de lunaison concernée et force arguments scientifiques. Pour lui, ‘‘trois critères irréfutables’’ ont fait que 1% de la surface de la lune ne pouvait pas être perçue, ce jour-là, à savoir : ‘‘L’âge de la lune inférieur à 14h 35 minutes, un délai inférieur à 22 minutes entre les couchers de la lune et du soleil, et la distance angulaire de 7° lune-soleil’’, démontre-t-il.

‘‘Vous n’avez pas fait de fausses déclarations, alors ne faites pas profil bas, au point que des gens qui se sont trompés semblent avoir raison’’, a-t-il lancé au président Iyane Thiam. Pour lui, l’argument en faveur du calcul scientifique de la lune n’est plus à démontrer, car si le roi Salomon était notre contemporain, ‘‘il aurait certainement recouru au test ADN plutôt que son fameux jugement concernant la maternité douteuse des deux femmes qui réclamaient chacun le même bébé’’. Visiblement excédé, il conclut. ‘‘Si nous en avons marre de la science, essayons l’ignorance.’’
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