La chercheuse sénégalaise Aminata Colé Lô, dont les recherches portent sur les voies et moyens de faire disparaître le paludisme en Afrique, a préconisé une plus grande surveillance des ’’personnes asymptomatiques’’ en vue d’éradiquer cette maladie.
"Le parasite responsable de la transmission du paludisme est très variable. Il change de forme au niveau de ses gènes pour devenir’’ résistants aux médicaments utilisés. Il faut avoir toujours un œil sur l’état du paludisme dans le pays’’, a recommandé la spécialiste en parasitologie.
Aminata Colé Lô présentait son protocole de recherches sur le paludisme, mercredi, à Accra (Ghana), lors de la deuxième rencontre annuelle de l’Alliance pour l’accélération de l’excellence en science en Afrique (AESA).
Dans le cadre de ses recherches, Mme Lô mène "des recherches sur le paludisme chez les personnes qui ont le parasite dans le sang mais qui ne manifestent pas le paludisme, c’est-à-dire les personnes asymptomatiques".
Selon la chercheuse, ces personnes qui ont le parasite du paludisme tout en n’étant pas malade sont susceptibles de transmettre la maladie.
"L’objet de mes recherches est de faire disparaître le paludisme en Afrique. Au Sénégal, depuis plusieurs années, le service de parasitologie de l’UCAD, dirigé par le professeur Oumar Gaye, a mené des études sur le paludisme’’, lesquelles "ont donné des résultats, parce que le paludisme a drastiquement diminué", a-t-elle souligné.
"Maintenant ce qui reste, c’est de faire des surveillances’’ et maintenir le niveau de vigilance, a ajouté Aminata Colé Lô, titulaire d’un doctorat de parasitologie à l’UCAD et boursière du Malaria Research Capacity Development in West and Central Africa (MARCAD).
"Je suis en train de soumettre mon projet au comité d’éthique, pour mener des études au niveau des hommes. Il faut avoir un accord de ce comité. J’espère qu’à la conférence de MIM (Multilateral Initiative on Malaria), en avril 2018, je présenterai mes premiers résultats préliminaires. D’ici trois mois, j’irai sur le terrain et commencer les prélèvements chez les personnes", a annoncé la chercheuse sénégalaise.
"L’objectif, c’est de chercher le paludisme chez les personnes qui ne sont pas malades. Avec l’état du paludisme, les gens peuvent dire que cette maladie a disparu mais ce n’est pas le cas’’, puisque cette maladie "reste toujours même dans les zones endémiques", a-t-elle indiqué.
"Il y a toujours le paludisme chez des personnes qui ne sont pas malades", a poursuivi Aminata Colé Lô, dont l’intention est de s’investir également dans la surveillance de l’efficacité de l’utilisation du primaquine chez les enfants.