«Si Diagna ne se présente pas, il y a de fortes chances que les gens aillent le chercher» avait déclaré Santhi Sène Hagne, alors vice-président du CNOSS qui était l’invité du 20 Heures, à la télévision nationale sénégalaise jeudi dernier. Au finish, c’est par acclamation que Mamadou Diagna Ndiaye, seul candidat à sa propre succession, a été reconduit ce samedi 1er juillet, pour un nouveau mandat de quatre ans.
Le président Lamine Diack l’a appelé «Cardinal» à la sortie de son élection avec un score brejnévien le 3 août 2015 à Kuala Lumpur en Malaisie pour entrer dans le Comité international olympique (CIO). Au Sénégal, les titres s’accumulent sur sa tête. La couronne «Lord» à Londres qui abrite les prochains championnats du monde d’athlétisme (3 au 14 août) lui ne sera pas non plus usurpée, ironise un membre du CNOSS.
Vous avez compris qu’il s’agit de Mamadou Diagna Ndiaye. Le président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) a été reconduit par acclamation, pour un mandat de quatre ans, à l’issue de l’assemblée générale du Cnoss tenue ce samedi 1er juillet, au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor.
«Je suis heureux de bénéficier, d’un nouveau mandat de quatre à la tête du mouvement olympique. Il n’y a pas eu de vote. Sinon vous allez certainement parler de score soviétique», a soutenu d’un brin d’humour, «Diagna» comme l’appellent les intimes lors d’une conférence de presse qu’il a animée après sa réélection à l’hôtel Radisson Blu.
«Mettre l’athlète au cœur de nos actions»
Appelé à décliner ses priorités de sa nouvelle «Feuille route» pour la prochaine olympiade, Mamadou Diagna Ndiaye a d’emblée indiqué que «l’athlète va continuer à être au cœur de nos actions. Nous devons continuer à appuyer nos athlètes en perspective des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, mais aussi mettre en place avec le département des Sports une “Génération 2024“».
«Je suis là pour servir, c’est pourquoi je refuse de prendre un seul centime du CNOSS. Pas de billet d’avion. Même pas une tasse de café. C’est juste parce que le bon Dieu a fait que je n’en ai pas besoin. Je Lui remercie pour ça. Mais, je vais veiller pour que le Comité olympique sénégalais reste une maison en verre. La bonne gouvernance et la transparente doivent guider nos actions», a-t-il tenu à préciser.
Sur ce ajoute-t-il : «nous allons poursuivre notre collaboration avec les autorités étatiques particulièrement le département des Sports, avec qui, nous sommes d’accord presque à plus de 90 %».
MAMADOU DIAGNA NDIAYE, PRESIDENT DU CNOSS : «Le vrai bonheur consiste à faire des heureux»
En plus de mettre l’athlète au cœur de ses actions, Mamadou Diagna Ndiaye est sorti des sentiers battus pour donner son point de vue sur le sens du bonheur. «Le vrai bonheur pour moi, c’est de voir les gens heureux», a confié le membre du CIO, qui vient d’être réélu pour un quatrième mandat à la tête du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) ce samedi 1er juillet au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor.
«Je suis heureux de voir des personnalités comme Issa Mboup être reconduit à la tête de la Fédération sénégalaise de tennis. Mais aussi Momar Mbaye qui vient de passer vice-président du Cnoss», soutient-il. Quid de la pacification du mouvement sportif depuis son avènement à la tête du CNOSS en remplacement d’Abdoulaye Sèye «Moreau» ?
Diagna Ndiaye qui entend reprendre son bâton de pèlerins a toutefois tenu à préciser qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne voit pas voir.
«Certaines personnes ont des relations assez difficiles avec la vérité. Tu ne peux absolument rien faire pour les convaincre. Je crois que c’est la nature humaine qui est ainsi faite mais moi, je ne veux pas incarner la tension. Je préfère plutôt incarner l’attention», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Mamadou Diagna Ndiaye n’a pas manqué de relever quelques regrets notamment avec la disparition de Safiétou Diatta morte accidentellement en juin 2015, à la sortie de la commune de Gueoul en partance pour Saint-Louis.
Mme Diatta était une enseignante-chercheure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) et membre du Cnoss où elle occupait le poste de Présidente de la Commission technique. Elle avait quitté, rappelle-t-on, Dakar pour rallier Saint-Louis, son lieu de travail mais n’a malheureusement pas survécu à une collision entre un véhicule 4X4 et une moto Jakarta qui a également fait quatre blessés.
Mais aussi celle de l’ancien Premier ministre, Habib Thiam qui a été le troisième président du CNOSS ((1977 -1979), après Amadou Barry (1961 -1969) ; Henri Joseph Diémé (1969 -1977).
«Un sponsor, une fédération»
Quid des sponsors, le membre du CIO entend poursuivre sa politique «une fédération, un sponsor». «Nous avons déjà su pérenniser quelques choses avec la BICIS et le Tennis. Mais aussi entre l’athlétisme et le Grands Moulins de Dakar (GMD) qui ont offert des bourses à Gnima Faye (100 mètres haies) et à Amadou Ndiaye (400 m haies). Nous allons essayer de poursuivre avec d’autres entreprises sénégalaises», a soutenu Mamadou Diagna Ndiaye.
COMPOSITION DU BUREAU
Président : Mamadou Diagna Ndiaye
Vice-Présidents : Albertine Gonzalves (Gymnastique), Ibrahima Mboup (Tennis), Ibrahima Wade (Equestre), Guedel Ndiaye (Rugby), Momar Ndiaye (Athlétisme), Baïdy Agne (Golf)
Secrétaire général : Seydina Diagne
Secrétaire générale adjointe : Cécile Faye
Trésorier général : Babacar Makhtar Wade (Judo)
Trésorier général adjoint : Dialo Kane Zator (Sports mécaniques)
Membres : El Hadji Amadou Dia Bâ, Khady Fall Diop, Balla Dièye (Responsable des athlètes)
LES DIFFERENTS PRESIDENTS DU CNOSS
Amadou Barry (1961 -1969) ; Henri Joseph Diémé (1969 -1977) ; Habib Thiam (1977 -1979) ; Iba Mar Diop (1979 -1985) ; Lamine Diack (1985 -2002) ; Abdoulaye Sèye «Moreau» (2002-2006) ; Mamadou Diagna Ndiaye (depuis 2006)
FINANCEMENT DU SPORT SENEGALAIS : Diagna réitère son choix pour une Fondation
La question du financement du Sport sénégalais qui remonte à l’ancien régime a encore refait surface lors de la conférence de presse du président du CNOSS. Mais Mamadou Diagna Ndiaye n’a fait que réitérer son choix déjà connu de créer une fondation à la place d’un fonds dont semblent plaider les autorités étatiques.
Justifiant son choix, l’homme d’affaires a mis l’accent sur le problème de la fiscalité. «Vous ne pouvez pas demander à une entreprise de venir aider les Fédérations sportives pour ensuite lui envoyer le fisc. Je crois qu’on devrait défiscaliser les aides des entreprises envers les Fédérations. C’est pour cela que j’opte pour une Fondation pour accueillir les dons», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «ne soyons pas quand trop exigeants. Nous ne sommes pas dans les dix commandants. Personnellement, nous avons pu obtenir de Oilybia un véhicule et 15 millions, mais je n’ose pas aller demander à d’autres de nous aider pour ensuite, qu’on les envoie le fisc».
PLAN QUADRIENNAL : Seydina Diagne liste les objectifs du CNOSS
Aussitôt réélu, le Secrétaire général du Cnoss a listé les objectifs quadriennaux de la Fédération des Fédérations. Pour les quatre prochaines années, Seydina Diagne a confié que l’accent sera mis particulièrement sur la «construction du siège». «C’est acte prioritaire», a-t-il indiqué. Sans occulter de mettre en exergue «tous les programmes de solidarité olympique, de formation des techniciens, des administratifs, mais aussi la médecine du sport».
Mais aussi un autre projet phrase qui est déjà confié à Ibrahima Wade, ce sont les Académies sport et culture en partenariat avec la Banque Mondiale.
M. Diagne a aussi révélé la mise en place prochaine d’un projet avec le département des Sports appelé «Génération 2024» pour maximiser les chances de médailles du Sénégal aux JO de Paris ou de Los Angeles ?
Il a aussi énuméré entre autres, les Jeux de Francophonie en Côte d’Ivoire, les premiers jeux africains de plage à Sal au Cap)-Vert, les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang en Corée du Sud où la sénégalaise Aminata Gabriella Fall, de père sénégalais et mère italienne, présentement en Argentine, serait sur le point de décrocher une qualification. Toujours en 2018, Seydina Diagne a cité la 3ème édition des Jeux de la Jeunesse à Alger ; les 3èmes jeux olympiques de la jeunesse à Buenes-Aires.
Pour l’année 2019 l’accent sera mis sur 2019 sur les Jeux africains à Malabo en Guinée Equatoriale, mais aussi sur les premiers Jeux mondiaux de plage organisés par l’ACNO à Saint Diego (Etats-Unis). Avant de boucler la boucle par les Olympiques d’été à Tokyo en 2020.
Auparavant, a-t-il tenu à préciser, le CNOSS aura fini d’inaugurer le 3ème centre OlympAfrica construit à Nguinguinéo.
LE COMITE DIRECTEUR PASSE DE 40 A 50 MEMBRES
Candidat à sa propre succession, Mamadou Diagna Ndiaye a été réélu à la tête du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) pour un mandat de quatre ans, au terme de l’assemblée générale organisée ce samedi 1er juillet au salon d’honneur stade Léopold Sédar Senghor. Outre le président qui a été élu par acclamation, les différents membres du bureau ont été désignés à l’issue d’un vote. Pour les cinq postes de vice-président, Momar Mbaye, président de la Fédération sénégalais d’athlétisme a été élu avec 68 voix. Il est suivi respectivement de Guédel Mbodji (68 voix), Ibrahima Wade (66 voix), Issa Mboup (64 voix) et Ibrahima Wade. Mohamed Diop avec 38 voix a été récalé.
Seydina Omar Diagne a été reconduit comme secrétaire général de l’instance avec comme adjoint Cecile Faye. Au poste de trésorier, la clé a été confiée à Babacar Wade avec comme adjoint Dialo Kane Zator. Au niveau du comité directeur, on note la rentrée de Balla Diéye qui va représenter les athlétes ainsi qu’une autre femme athléte qui sera désignée. Il faut rappeler qu’Abdoulaye Sèye Moreau a été élu président d’honneur à vie de l’instance. Le Cnoss a également décidé de passer le comité directeur de 40 à 50 membres compte tenu de l’intégration de 8 nouvelles disciplines aux prochains Jeux olympiques. Le Comité directeur a également décidé de tenir ses réunions deux fois les semestres.
VICE-PRESIDENCE DU CNOSS : Mohamed Diop encore battu
Santhi Sène Hagne ayant décidé de ne pas se présenter pour figurer dans le nouveau bureau du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), six autres candidats étaient en concurrence pour cinq fauteuils à la vice-présidence.
Il s’agissait de Ibrahima Mboup (Tennis), Ibrahima Wade (Equestre), Guedel Ndiaye (Rugby), Momar Ndiaye (Athlétisme), Baïdy Agne (Golf) et de Mohamed Diop (Natation). Le sixième poste de vice président devant revenir de droit à une femme, Albertine Gonzalves, seule candidate est passée.
Après le vote, le patron de la Fédération sénégalaise de natation a terminé à la 6ème place. C’est la 3ème tentative de Mohamed Diop qui n’arrive pas à passer au vote.
A noter le passage de Momar Mbaye (athlétisme) à la vice-présidence. Il cède ainsi le poste de Trésorier général à Babacar Makhtar Wade (président Fédération de judo), secondé par Dialo Kane Zator (Sports mécaniques).
Quant à Seydina Diagne, il continue à être la cheville ouvrière de la Fédération des Fédérations avec Cécile Faye comme adjointe.
PRESIDENCE FEDERATION DE FOOTBALL : Le Cnoss affiche sa neutralité
Revenant sur la vie des Fédérations, le président Mamadou Diagna Ndiaye a tenu à afficher sa neutralité sur la prochaine élection du président de la Fédération sénégalaise de foot. «Je n’ai pas le sentiment sans pour autant tombé dans une pudibonderie, je ne peux dire qu’on a un candidat pour un autre. J’étais président. C’est moi, qui est passé le ballon à Me Augustin Senghor qui fait son travail. Il a son mandat en jeu. Louis Lamotte fut président de la ligue et son vice président. Ils sont tous deux candidats de la Fédération sénégalaise de football. Les règles nous confinent dans la neutralité absolue. Les deux sont bons candidats. Il y a un troisième candidat que j’ai oublié de citer, qu’il m’en excuse. C’est Mbaye Diouf, je lui souhaite bonne campagne».
Le Cnoss s’est aussi projeté pour les JO 2020 sur la préparation à l’international des athlètes notamment ceux du Karaté. Une discipline qui va fait son entrée comme discipline olympiques à Tokyo 2020.
«Notre problème, c’est le Vovinam»
Il a par ailleurs préconisé des propositions de sorties de crise pour le Vovinam Viet Vodao. «Notre problème c’est le Vovinam. On a tenu beaucoup de réunions avec le comité exécutif. Seydina Diagne et Santhi Sène Hagne pilotent le dossier. Ils sont toujours là dessus. Je pense dans les deux mois à venir, nous pourrons proposer quelque chose et voir une décision du ministère. Puisque je ne suis pas extrémiste, on ira jusqu’à leur donner une administration provisoire», fait-t-il.