Dans la région de Kolda, les séries scientifiques sont en voie de disparition. Sur les 6129 candidats appelés à passer les épreuves du Baccalauréat, au sein de 24 centres d’examens ouverts, ce mardi 04 juillet, sur l’étendue du territoire régional, plus de 90% sont en séries littéraires.
« Cette année, le nombre de candidats a connu une baisse », renseigne l’inspecteur d’académie de Kolda, Mamadou Goudiaby, qui souligne, par contre « une hausse de 7% sur le nombre de filles. Cette situation, dit-il, est certainement le fruit des activités de promotion de la scolarité des filles menées dans la région de Kolda ». Il y a, cette année, 2346 filles qui cherchent le sésame pour l’université. Toutefois, selon l’autorité académique de Kolda, il y a encore des défis à relever au niveau des sciences, puisque plus de « 90% des candidats sont des séries littéraires », avant de préciser qu’en « S1, ils ne sont que 12 candidats pour toute la région ». Ce que déplorent certaines autorités éducatives.
Les séries S1 et S2 en voie de disparition
Certaines autorités éducatives craignent pour la survie des séries scientifiques (S1 et S2). Elles demandent à l’Etat de prendre des mesures idoines pour essayer de rectifier la donne. « Il faut faire de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et du secteur de l’Education, de la formation en général, un levier de développement de notre pays », soutient Ismaïla Thiam, enseignant de profession qui fait ce constat : « Sur les 6129 bacheliers, nous avons seulement 12 candidats en S1. C’est honteux ! Or, ce sont les jeunes qui vont devenir les grands ingénieurs de conception, des mathématiciens etc. ».
Selon Malang Koté, éducateur de profession, si l’Etat veut inverser cette situation, il faut créer les conditions pour que ceux qui sont en minorité deviennent une majorité. C’est en ce sens qu’un certain nombre d’initiatives doivent être prises. « Pour faire en sorte qu’il y ait plus d’élèves qui s’orientent vers les filières S1 et S2, il faut accorder aux bacheliers de ces séries une bourse d’excellence ou une bourse entière ; à défaut, au moins une demi-bourse ». Samba Baldé, enseignant, y va aussi de sa solution. « Pour réussir la transformation structurelle du Sénégal et construire des économies et des sociétés dignes de nom, il faut promouvoir les sciences, les mathématiques et les technologies dans le système éducatif. »