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© Autre presse par DR
Kaffrine face aux inondations Kaffrine, le 25 Juillet 2016 - La ville de Kaffrine a été envahie par les eaux de pluies. De nombreuses concessions ont été submergées par les eaux. |
Oudalaye pleure ses morts. Des pluies diluviennes qui ont débuté le jour de la fête de Korité, vers 22 heures, pour s’arrêter au petit matin d’hier ont causé la mort de six personnes dans l’effondrement de deux maisons de ce village situé dans le Ranérou. On dénombre des blessés et un cheptel décimé.
Ce début d’hivernage est meurtrier au Sénégal. Et dire qu’on n’en est qu’aux premières pluies, alors que la météo annonce une saison pluvieuse. Comme à Kédougou, il y a quelques jours, le village d’Oudalaye, situé dans le département de Ranérou dans le Ferlo, a payé un lourd tribut de ces averses qui ont arrosé presque l’ensemble du territoire. Il y a tellement plu - nos interlocuteurs parlent de plusieurs tours d’horloge (de 22 heures à 6 heures du matin) - que deux maisons en banco se sont effondrées. Dans cette région en proie plutôt à la chaleur et au vent sec à longueur d’année, les pluies torrentielles ont humidifié les murs des deux demeures qui n’ont pu supporter le poids du toit.
Malheureusement, il y avait des occupants. Selon toujours nos interlocuteurs, cinq personnes ont été tuées sur le coup. Les corps ont été sortis des décombres par les éléments du groupement national des sapeurs-pompiers qui ont dû rallier difficilement les lieux. Cette contrée située à une cinquantaine de kilomètres de la commune de Matam, dit-on, est très enclavée. Une seule route en latérite y mène, rendu difficilement praticable par les pluies torrentielles. Nos sources ne nous ont pas indiqué l’âge des victimes. Mais on sait qu’il y a parmi elles deux enfants qui se trouvaient dans une chambre. Ils sont issus de mêmes parents. Les trois autres victimes sont des adultes qui ont des liens de parenté. La sixième personne morte faisait partie des blessés évacués.
En effet, les soldats du feu ont trouvé cinq blessés qu’ils ont acheminés dans les différents établissements sanitaires de la commune. Ce n’est que par la suite qu’ils ont été informés du décès l’un des blessés qui était dans une situation critique. Toutefois, nos interlocuteurs renseignent que la vie des autres blessés n’est plus en danger.
Cheptel décimé
Dans cette région du Ferlo, ces pertes en vie humaines ne sont pas les seules mauvaises nouvelles, en ce lendemain de célébration de la fête de l’Aïd el Fitr, communément appelée Korité au Sénégal. En effet, il y a eu de nombreux dégâts matériels, car des murs d’autres maisons en banco de ce village se sont affaissés. A cela viennent s’ajouter les nombreuses bêtes perdues qui n’ont pu être protégées des pluies diluviennes. Cela, dit-on, a été le coup de grâce, dans cette contrée où l’élevage est roi et constitue la principale source de revenus. A côté d’Oudalaye, Namari, un autre village situé à 6 km, a connu les mêmes mésaventures. Même si là-bas il n’y a pas eu de pertes en vie humaine, les premières pluies, dit-on, y ont fait d’énormes dégâts.
Il faut souligner que l’action diligente des autorités a permis de limiter les dommages. En effet, la mise à disposition de motopompes a permis d’éviter d’autres catastrophes. Mais les pertes de cheptel sont incalculables. Ces populations du Fouta n’ayant plus que leurs yeux pour pleurer ont lancé des appels à l’aide, hier. Ces intempéries viennent rappeler aux gouvernants que le spectre des inondations ne plane pas uniquement que sur la tête des populations des zones urbaines, mais aussi sur celles des zones rurales du pays.
La gendarmerie de Ranérou a ouvert une enquête, après les constats d’usage.
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