Plusieurs quotidiens annoncent l’inculpation de l’homme d’affaires sénégalais Kabirou Mbodj, un des sujets les plus en exergue dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne.
Kabirou Mbodj a été inculpé par le juge du deuxième cabinet d’instruction, Yakham Lèye, suite à une plainte de ses associés, rapporte le quotidien Enquête, précisant qu’il a été retenu "contre lui les faits d’abus de biens sociaux et augmentation illégale de capitaux".
"Le PDG de Wari inculpé", affiche ainsi le quotidien Libération, dont la Une s’illustre d’une photo grandeur nature de l’homme d’affaires sénégalais, qui avait dernièrement acquis Tigo, deuxième opérateur de téléphonie mobile du Sénégal.
"Une nouvelle étape a été franchie dans le bras de fer judiciaire qui oppose Kabirou Mbodj aux autres fondateurs déclarés de Wari", souligne Libération. La Tribune également évoque le contentieux opposant Kabirou Mbodj à ses associés et coactionnaires du groupe Wari.
"De spectaculaires rebondissements sont annoncés", annonce L’Observateur, selon lequel "si l’issue de la suite judiciaire reste en faveur des plaignants (Malick Fall et Seyni Camara), une redistribution des cartes pourrait lui faire perdre la propriété de sa société".
Outre ce sujet, les prochaines législatives du 30 juillet prochain demeurent aussi en exergue, avec par exemple Vox Populi qui annonce que les hommes de tenue voteront "le même jour que les civils", par "souci de rationalisation", mais ils "bénéficieront de la priorité dans les bureaux de vote".
En attendant la compétition électorale, L’Observateur et Walfquotidien se font l’écho d’une audience au palais de la république, au cours de laquelle le président de la République a offert 25 millions de francs CFA aux cadres de son parti, l’Alliance pour la République.
"Les 25 millions de Macky Sall créent le malaise chez les cadres", rapporte L’Observateur. "Les 25 millions offerts par Macky divisent ses cadres", renchérit Walfquotidien, qui parle d’un "grand malaise" au sein de l’APR.
"Des cadres sous le sceau de l’anonymat (…) sont venus se plaindre" au journal et dénoncer "la manière dont Mor Ngom, le coordonnateur intérimaire de la cellule (des cadres de l’APR) a choisi les 25 cadres qui ont été à la rencontre et qui ont reçu chacun 1 million de francs soit un pactole de 25 millions pour les hôtes du président", invités à un repas de rupture du jeûne, écrit Walfquotidien.
Sud Quotidien traite d’un tout autre sujet en notant à sa Une que la "mainmise et/ou tutelle" des entreprises françaises sur l’économie sénégalais "reprend forme !", avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président français Emmanuel Macron ou même malgré cette nouvelle donne.
"Il suffit de jeter un coup d’œil sur la présence des entreprises françaises dans l’économie sénégalaise pour s’en convaincre. Total, Eiffage, BICIS, SGBS, Orange, Auchan, Casino, Lidl, Air France, Corsair, Bolloré et Necotrans…", liste le journal.
"Des hydrocarbures aux banques, en passant par les télécommunications, la distribution, les transports aériens et les transports maritimes et logistiques, avec en cerise sur le gâteau le colossal marché de 588 milliards de francs CFA du Train express régional (TER), l’emprise française sur le marché sénégalais est symptomatique", note Sud Quotidien.
"Aveux troublants", lit-on en première page du quotidien Enquête, une Une consacrée à un ouvrant la voie à un autre sujet, celui portant sur l’audition d’un présumé terroriste de 67 ans, qui ‘’révèle l’imminence d’attaques à Dakar, Thiès et Saint-Louis’’. Ses complices "seraient de nationalité malienne, sénégalaise et mauritanienne".
"Des autorités de la police parlent de mensonges", selon Enquête. N’empêche, L’Observateur, à son tour, livre des "détails" de l’enquête ouverte après l’arrestation de ce présumé terrorisme de 67 ans arrêté à Thiès et qui serait "perdu par son goût pour l’argent".
"Abdoul Aziz Ndiaye qui vendait des informations à des services de renseignements a été perdu par sa cupidité. Il a été arrêté pour non-dénonciation d’actes terroristes", mais "il s’avère que le sexagénaire n’est qu’un piètre arnaqueur".
"Sa famille est même dépassée par les évènements, l’homme n’ayant vraiment pas le profil du djihadiste. Seulement, pour de l’argent, il est prêt à fricoter avec le diable. Ce qui, dans ce contexte marqué d’actes terroristes, est trop risqué", écrit L’Observateur.
Le Soleil évoque à sa une la dernière réunion du Conseil des ministres qui a souligné, selon le journal, la nécessité de finaliser le projet de code de l’enfant et d’évaluer "le dispositif institutionnel de protection des enfants".