Reconnue coupable d’infanticide par la Chambre criminelle, Aïda Mbodji a pris 5 ans ferme. Placée sous mandat de dépôt, depuis 2011, elle recouvre la liberté.
Aïda Mbodji retrouve ses huit bouts de bois de Dieu. Des enfants qu’elle avait perdus de vue depuis son emprisonnement survenu en avril 2011 pour infanticide. Agée de 41 ans, cette mère de famille a repris le chemin de la liberté à la suite de la décision rendue hier par le président de la Chambre criminelle Seck Diouf. Pourtant, elle n’a pas été acquittée pour le meurtre ou l’assassinat de son 9ème bébé. En fait, la dame a plutôt été reconnue coupable de ce crime avant d’être condamnée à 5 ans de prison. Une chance pour cette épouse d’émigré, dans la mesure où le parquet avait requis 10 ans de travaux forcés à son encontre. Et comme la durée de sa détention préventive à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6 couvre largement la peine prononcée à son encontre par le juge, Aïda Mbodji est ainsi élargie de prison. Une nouvelle vie s’ouvre pour elle, après plus de 6 années passées derrière les barreaux.
La dame avait contracté une grossesse hors mariage et abrégé la vie de son nouveau-né, avant de l’enfoncer dans un trou d’eaux usées. Elle ne voulait pas être la risée de son quartier sis à Guédiawaye. Ainsi, le 1er avril 2011, elle avait accouché loin du domicile conjugal pour éviter tout soupçon. Cependant, l’enfant a été retrouvé le lendemain. L’autopsie avait révélé que le nouveau-né avait respiré à sa naissance et était mort par asphyxie mécanique. Du sable ayant été retrouvé dans ses voies respiratoires.
A la suite d’une dénonciation anonyme, les limiers ont procédé à l’arrestation d’Aïda Mbodji qui n’a pas cherché à nier l’évidence. ‘’Mon mari vit à l’étranger. Ne pouvant supporter son absence, j’ai eu des relations sexuelles avec un autre homme. Ce dernier a refusé la paternité de la grossesse. Il a même menacé de me tuer si jamais je disais que c’était lui’’, avait-elle avoué lors de son procès. Poussant ainsi le Parquet à soutenir qu’elle avait commis deux graves erreurs, à savoir le délit d’adultère et le meurtre de son enfant.
L’avocat de la défense avait plaidé que sa cliente n’avait jamais contesté les faits qui lui étaient reprochés. Rien que pour cela, avait-il dit, il y a la possibilité de lui accorder des circonstances atténuantes. Ce qui a été fait.