Les députés ont salué à l’unanimité l’adoption, mardi, du projet de Code de la presse qui remplace la loi de 1996 relative aux organes de communication sociale et à la profession de journaliste et de technicien, a constaté l’APS.
Le texte était défendu par le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, et le secrétaire d’Etat à la Communication, Yaxam Mbaye.
Le président du groupe parlementaire "Benno Bokk Yakaar" (majorité), Moustapha Diakhaté, a soutenu que le Code de la presse est "un instrument au service de la liberté de la presse" et de la "démocratie".
"Un moment longtemps attendu", a renchéri la députée Awa Dia Thiam, soulignant que c’est "un honneur" et "un privilège" de voter ce texte, "fruit d’une concertation" entamé depuis 2010.
"Ce code est utile et pour les journalistes et pour les citoyens lambda. (…), il va remettre les choses en règle et cela va permettre à tous les Sénégalais de savoir qui est qui dans cette pluralité de médias audiovisuels et de la presse écrite", a ajouté la parlementaire.
Il s’agit d’un code "universel", a de son côté jugé le député Zator Mbaye.
Pour l’élu Abdoulaye Makhtar Diop, "les journalistes doivent s’enorgueillir d’avoir participé au processus d’adoption du Code de la presse ainsi que les députés de la douzième législature".
Même son de cloche chez son collègue El Moustapha Diouf, plus connu sous le nom de Me El Hadji Diouf, pour qui "enfin serait-on tenté de dire, le bras de fer entre les journalistes et les parlementaires s’efface".
Me El Diouf dit n’avoir pas compris depuis huit ans "l’entêtement des journalistes" sur les dispositions relatives à la dépénalisation des délits de presse. Selon lui, c’est la raison pour laquelle "l’Assemblée nationale est restée sur ses positions pour ne pas voter l’ancien projet de loi".
Le député Khady Diédhiou embouche la même trompète en s’interrogeant : "Pourquoi le journaliste ne devait-il pas aller en prison avec la disposition liée à la +dépénalisation+ des délits de presse ?".
Selon elle, avec les mesures contenues dans ce nouveau Code de presse, "il y a une volonté de rendre fiable et viable l’entreprise de presse".
Le nouveau Code de la presse comporte 233 articles avec des dispositions générales et spécifiques relatives aux entreprises de presse, au statut de journaliste, à l’accès au métier, prévoit des mécanismes de financement des médias avec un fonds d’aide qui remplace l’aide à la presse, etc.
Initié depuis 2010 sous le régime d’Abdoulaye Wade, le projet de Code de la presse a été longtemps rejeté par l’exécutif et le législatif qui ne voyaient pas d’un bon œil les dispositions relatives à la dépénalisation des délits de presse.