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Diplomatie : Les priorités du Paris-Dakar
Publié le samedi 17 juin 2017  |  Enquête Plus
Jean
© Autre presse
Jean Yves le Drian, ministre de la Défense de la République Française




Les investissements, la sécurité et la diplomatie sont les trois axes empruntés par le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, dans le cadre de sa visite au Sénégal. Lui et son homologue Mankeur Ndiaye ont aminé hier une conférence de presse conjointe.



Le ministre sénégalais des Affaires étrangères et celui français en charge de l’Europe et des Affaires étrangères ont organisé hier une conférence de presse conjointe. Jean Yves Le Drian est au Sénégal dans le cadre d’une tournée qui le mènera également en Guinée et en Mauritanie. Il s’agit de sa première sortie dans la sous-région en tant que chef de la diplomatie française. Une visite qui intervient quelques jours après le tête-à-tête entre les chefs d’Etat des deux pays et qui vise à ‘’consolider, approfondir et élargir des relations déjà excellentes’’.

Les deux parties sont revenues sur les points qui constituent actuellement les priorités dans leur coopération, à savoir l’économie, la diplomatie, la sécurité. S’agissant des relations économiques, deux points se distinguent : les perspectives avec la découverte du pétrole, particulièrement les accords signés avec le groupe français Total, et le Train express régional (TER) qui implique des entreprises de l’hexagone, telles Alstom et la SNCF.

Le Français sera d’ailleurs reçu par le Président Macky Sall. Il va également rencontrer les acteurs impliqués dans ces dossiers. L’ancien colonisateur est donc venu défendre ses intérêts, mais la partie sénégalaise promet de veiller sur les siens. ‘’Nous allons faire en sorte que les perspectives soient profitables à tous’’, déclare Mankeur Ndiaye qui se réjouit de l’arrivée de ce major du secteur du pétrole. Au-delà de ces projets, révèle Jean Yves Le Drian, la France est le premier pays au Sénégal en termes d’investissements directs étrangers, avec 2 milliards d’euros en 2015 et 15 000 emplois. Son pays promet par ailleurs d’accentuer sa coopération sur la jeunesse par une politique de l’emploi et de la formation.

Outre l’économie, il y a le sécuritaire. La France est fortement préoccupée par la sécurité dans la sous-région, notamment du fait de ses intérêts économiques et stratégiques. C’est ainsi que le thème a été abordé par les partenaires qui sont d’accord sur la nécessité d’être vigilant. Le cas de la Gambie par exemple préoccupe les deux pays. Mankeur Ndiaye a d’ailleurs affirmé qu’il existe un risque de déstabilisation du pouvoir d’Adama Barrow. ‘’Il faut accompagner et sécuriser le nouveau régime. Nous ne pouvons pas accepter qu’il soit déstabilisé par une force extérieure, quelle qu’elle soit’’, avertit-il. De son côté, Le Drian ajoute que lorsque le Président gambien a effectué un déplacement en France, il a été convenu avec lui de mettre à la disposition de son pays des moyens de défense. Ce que Paris essaie de concrétiser.

L’absence du Sénégal du G5 Sahel

La sécurité dans la sous-région, c’est aussi le Mali et les autres pays limitrophes, particulièrement ceux qui forment le G5 Sahel. La France est intervenue à Kidal en 2012. Ses troupes y sont toujours positionnées. Mais le Sénégal sera bientôt le premier pays en termes de contribution dans la force onusienne déployée dans ce pays voisin. Il y a donc comme une sorte de passage du témoin entre les deux pays. Interpellé sur l’absence du Sénégal de cette organisation, M. Le Drian a déclaré que c’est lié à l’histoire. D’après lui, le G5 Sahel ne se fait pas contre le Sénégal, mais plutôt pour combattre le terrorisme. Il demande donc à ce que les relations entre cette entité et Dakar soient basées sur ‘’la confiance, la sérénité et la clarté’’.

Sur le plan diplomatique, Paris apprécie bien la position du Sénégal qui se bat pour le respect des accords sur le climat signés lors de la Cop 21 en 2015. Mankeur Ndiaye a justifié cette posture par le fait que des pays comme le Sénégal participent très peu à la pollution et pourtant ils sont les premiers à subir les conséquences du dérèglement climatique.

BABACAR WILLANE
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