Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a décidé de prendre les devants face aux vulnérabilités du secteur des Organisations à but non lucratif (OBNL) à une utilisation abusive aux fins de financement du terrorisme.
Du 12 au 14 juin, il tient à Lomé, au Togo, un atelier régional de trois jours sur la prévention de ce risque. Dans son communiqué de presse, le GIABA explique que "plusieurs rapports soulignent les vulnérabilités du secteur des organisations à but non lucratif (OBNL) à une utilisation abusive aux fins de financement du terrorisme".
Il cite à ce sujet les rapports de typologies concernant "Le risque d’utilisation des organisations à but non lucratif à des fins terroristes" du GAFI et "Le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest et du Centre" conjointement publié par le GAFI et le GIABA.
Ces deux rapports ont "mis en exergue certains cas d’OBNL utilisées à des fins de financement du terrorisme", détaille-t-il.
Le communiqué de presse ajoute que les résultats du premier cycle d’évaluations mutuelles des États membres du GIABA indiquent que de plusieurs d’entre eux "restent encore confrontés à des défis".
Il cite en particulier "une sensibilisation insuffisante, une régulation inefficace des OBNL, des lacunes dans les cadres légaux et réglementaires nationaux de LBC/FT dans leurs tentatives de mise en œuvre d’un contrôle efficace des OBNL’’.
Le texte souligne que l’atelier régional constitue l’une des actions de sensibilisation du GIABA visant, entre autres, à "développer une compréhension commune entre les parties prenantes relativement à une réponse efficace et proportionnée au risque de financement du terrorisme par le biais du secteur des organisations à but non lucratif’’.
L’objectif aussi est de "discuter des normes pertinentes et partager les bonnes pratiques dans la mobilisation du secteur des OBNL" et identifier les lacunes dans les cadres légaux et réglementaires nationaux de toute la région. Il s’agit également de "renforcer la coopération, la coordination et l’engagement au plan national entre les gouvernements et le secteur des OBNL".
L’atelier est spécifiquement conçu pour le secteur des OBNL, vu que celui-ci est très vulnérable au financement du terrorisme en raison de sa nature intrinsèque due à ses ramifications étendues, à une force éphémère de travail et à la nature des opérations essentiellement basées sur le cash.
"Par conséquent, la protection du secteur des OBNL contre une utilisation à des fins de terrorisme s’avère à la fois un élément essentiel de la lutte globale contre le terrorisme et une étape indispensable de préservation de la réputation du secteur des OBNL et de la communauté des bailleurs", justifie le GIABA.
Participeront à l’atelier, les acteurs d’organisations à but non lucratif, les organismes d’autorégulation des OBNL, les régulateurs du secteur, les décideurs ainsi que des responsables des agences chargées des enquêtes et poursuites pénales, et des cellules de renseignement financier.
L’atelier sera animé par des experts régionaux et internationaux au travers des présentations, de travaux de groupes, des partages d’expériences et des études de cas.