Entre mai 2016 et mai 2017, seuls 1 620 talibés ont été retirés de la rue, rapporte le quotidien Enquête dans son édition de mardi.
Le journal précise que ces chiffres ont été fournis (lundi) par Abdoulaye Dieng, directeur adjoint des droits, de la protection de l’enfant et des groupes vulnérables, du ministère de la Femme, lors d’un atelier de partage avec les élus locaux des départements de Guédiawaye et Pikine (banlieue dakaroise) sur les mesures gouvernementales de retrait des enfants de la rue.
Revenant en détail sur le nombre d’enfants retirés, Abdoulaye Dieng a expliqué que sur les 1145 qui n’avaient pas d’accompagnants, il y avait 676 Sénégalais, 407 Bissau-Guinéens, 23 Maliens, 13 Guinéens, 36 Gambiens.
Il a assuré que 1500 enfants ont été retournés à leurs familles d’origine et le reste logé au centre Guindi en attendant leur retour imminent, selon Enquête. Abdoulaye Dieng fait état d’un "essoufflement" dans la campagne de retrait des enfants de la rue.
"Au début, il y avait une mobilisation sociale, mais ce n’est plus le cas. On sent un certain essoufflement", a-t-il dit, précisant que les statistiques ne concernent que la commune de Dakar.
"On a l’impression que le phénomène se multiplie mais c’est le contraire. Si vous allez dans certaines zones, il n y a plus d’enfants. En plus, c’est la phase pilote", a souligné le directeur, plaidant pour "une implication des autorités locales et de la population pour un retrait définitif des enfants de la rue".
Il a également évoqué l’insertion des enfants au sein de leurs foyers.
"D’habitude on retournait les enfants auprès de [leurs] maîtres coraniques, mais désormais cela ne se fait plus. On identifie leurs familles pour ensuite les retourner avec l’accompagnant social qu’il faut pour que les familles aient les capacités de les retenir", a-t-il expliqué.
Enquête rappelle que le président de la République avait donné l’ordre, depuis un an, pour que les enfants errants soient retirés des rues du Sénégal.
"A l’époque, 30 000 enfants avaient été recensés à Dakar alors qu’au niveau national, le chiffre tourne autour de 100 000. Ainsi, les opérations de retrait avaient démarré en juin dernier. Un an après, force est de constater que les enfants errants continuent de peupler les rues de la capitale (…)", écrit le journal.