Le président de la République a tranché, hier, les questions soumises à son arbitrage par la Commission de révision du Code électoral. Macky Sall a suivi l’opposition. Il a aussi pris d’autres mesures importantes comme le dépôt des listes et la constitution des dossiers de candidatures. Ce sont des mesures visant à alléger les procédures.
Les deux points d’achoppement qui opposaient les différents protagonistes aux élections locales du 29 juin prochain viennent de trouver une solution. Suite au conseil des ministres d’hier, le président de la République a pris d’importantes mesures. Selon le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et des Relations avec les institutions et par ailleurs porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, le premier désaccord concerne le mode de scrutin des conseils des villes que sont Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès. « Dans ces villes, soutient le ministre, les conseils qui seront élus seront l’émanation des communes de plein exercice instituées à la place des communes d’arrondissement. Ils seront également l’émanation des élus des listes majoritaires et proportionnelles dans chaque commune de plein exercice. » Les conseils de villes seront alors composés d’élus provenant des communes de plein exercice érigées dans les cinq villes concernées. Il n’y aura donc pas de scrutin propre à ces villes. D’après lui, ces villes sont le haut lieu de mutualisation des moyens dont disposent l’ensemble des communes de plein exercice.
Pour ce qui est des conseillers départementaux, le ministre a souligné, comme souhaité par l’opposition, en particulier les non alignés, qu’ils seront sur la base de deux listes, à savoir une liste proportionnelle et une autre majoritaire. La liste proportionnelle devra élire 55 % des conseillers et la majoritaire les 45 %. Toutefois, a souligné Abdou Latif Coulibaly, le schéma n’est pas le même pour les autres communes. Pour ces communes, les conseillers seront sur les deux listes (majoritaire et proportionnelles) de manière égale, c'est-à-dire chaque liste aura 50 %. « C’était un autre souhait de l’opposition et des non alignés », a rappelé M. Coulibaly.
L’autre décision majeure prise par le chef de l’Etat concerne le délai de 80 jours qui devait séparer la clôture du dépôt des listes à la tenue des élections. Ce délai est maintenant ramené à 60 jours. Ce qui permet aux candidats de déposer leurs listes jusqu’au 29 avril 2014, à minuit. Enfin, l’autre décision majeure concerne la constitution des dossiers de candidatures. Tout candidat devra fournir une lettre d’engagement, un extrait de naissance datant de moins de trois mois ou une photocopie de la carte nationale d’identité légalisée. Le changement majeur est le casier judiciaire. Seuls les candidats élus devront fournir ce document à l’autorité et ils ont une semaine pour le faire.
A défaut, leurs suppléants les remplaceront. Avant, il fallait trois actes à savoir une lettre d’engagement du candidat, une photocopie de la carte nationale d’identité légalisée et un extrait de naissance datant de moins de trois mois et le casier judiciaire. Ces points seront intégrés dans le code électoral et certains comme ceux relatifs au Sénat seront supprimés, a expliqué le porte-parole du gouvernement.
Abdou Latif Coulibaly a rappelé l’état d’esprit qui a prévalu lors des négociations et les résultats. Selon lui, ces résultats constituent une preuve la vitalité de notre système démocratique. « Celui-ci, soutient-il, est capable de sécréter ses propres mécanismes d’autorégulation et de régulation mais aussi de consolider le processus démocratique. »