Le président de la Commission nationale du dialogue des territoires (CNDT), Djibo Leïty Kâ a relevé, mardi à Saly-Portudal (Mbour), des "insuffisances" dans le processus d’intercommunalité liées aux déséquilibres territoriaux.
"Le cadre juridique de l’intercommunalité, mis en place depuis 1996, n’a pas permis de résoudre de manière satisfaisante, les déséquilibres territoriaux notés au Sénégal. Les leçons tirées de cette expérience relèvent des insuffisances, notamment celles liées à l’accessibilité géographique et financière, aux services sociaux de base entre les zones rurales et les zones urbaines", a-t-il souligné.
Le président de la CNDT présidait l’ouverture des travaux d’un atelier de partage et de validation du cadre législatif et règlementaire de l’intercommunalité.
M. Kâ dit avoir noté une insuffisance de la valorisation des potentialités et des ressources disponibles dans les différents territoires mais aussi des moyens humains et financiers des collectivités territoriales pour l’exercice de leurs compétences.
Djibo Leïty Kâ a rappelé que l’une des recommandations liées à la mise en œuvre de cette importante réforme préconise l’intercommunalité comme axe majeur d’approfondissement de la décentralisation.
A cet égard, ajoute M. Kâ, l’intercommunalité va occuper une place importante dans le développement local en tant que "levier décisif" favorisant "la participation réelle et l’implication effective" des différents acteurs des territoires dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement territorial (SNDT).
Selon lui, c’est pour relever ces défis et accompagner la mise en œuvre future de la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable des territoires qu’"une option résolue" a été prise d’aller vers "une nouvelle intercommunalité".
Cette dernière, a-t-il ajouté, est fondée sur la nécessité de mettre en synergie la richesse et les potentialités dynamiques des collectivités territoriales, en vue de remédier et de corriger les disparités actuelles au sein du territoire national.
"C’est ainsi que la CNDT a commandité une étude qui, en dressant le bilan des expériences intercommunales passées et actuelles dans au Sénégal, a révélé, à son terme, la nécessité de disposer d’un cadre législatif et règlementaire de l’intercommunalité plus opérationnel assorti d’instruments de gouvernance", a expliqué M. Kâ.
A cet effet, une seconde étude portant sur l’élaboration des textes régissant le cadre législatif et réglementaire de l’intercommunalité au Sénégal, a permis de disposer d’un avant-projet de loi d’orientation et de son décret d’application, a-t-il dit.
En engageant le dialogue autour de l’élaboration des instruments juridiques de l’intercommunalité, la CNDT a voulu, dans le cadre de l’exercice de ses missions, insister sur son "option partenariale forte" en direction de l’ensemble des catégories d’acteurs, a-t-il fait savoir.
Djibo Leïty Kâ a indiqué que d’autres chantiers dans le prolongement continu du cadre législatif et réglementaire seront ouverts à travers l’élaboration, "de manière inclusive et participative", des instruments de gouvernance de l’intercommunalité.