A l’occasion de la présentation de son dernier roman intitulé ‘’L’empire du mensonge’’, Aminata Sow Fall a été célébrée par l’association des écrivains du Sénégal. C’est Keur Birago qui a reçu la manifestation hier.
Evoquer son nom reviendrait à parler d’une bonne partie de l’histoire de la littérature sénégalaise si ce n’est de parler de tout. Elle est l’une des plus illustres plumes sénégalaises et a beaucoup contribué au développement des lettres. D’ailleurs, hier lors de la cérémonie de dédicace de son dernier ouvrage ‘’L’empire du mensonge’’, tous les orateurs l’ont rappelé. En outre, ladite cérémonie avait des allures de cérémonie hommage. Il faut oser le dire : Aminata Sow Fall le mérite. Elle mérite même plus que cette reconnaissance de ses pairs.
‘’J’ai souvent vu des hommages que l’on rendait à des personnes déclarées honorables dans différents secteurs culturels et sportifs. Ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose, mais je me dois de dire, sans sous estimer les uns et les autres, que la vie et l’œuvre d’Aminata Sow Fall sont de loin plus utiles, plus instructives, plus productives et plus durables que des pas de danse, des chants éphémères ou des prouesses physiques et personnelles’’, a déclaré l’écrivain et ancien colonel des Eaux et Forêts, Moumar Guèye. C’est pour ainsi dire que toute la Nation devrait célébrer Aminata Sow Fall. Car au-delà de ses productions, elle a contribué au développement du monde littéraire sénégalais.
Même si elle a tenu à préciser qu’elle n’a jamais eu l’ambition de montrer un chemin mais plutôt de comprendre. Aussi, comme l’a si bien rappelé le président de l’AES, Alioune Badara Bèye, l’auteure de ‘’La grève des Bàttu’’, a beaucoup apporté à ses pairs quand elle dirigeait l’AES. En effet, après Birago Diop, cette organisation a été présidée par la brillante écrivaine. ‘’Au début, je ne voulais pas. Mais Birago insistait. Il a appelé Alioune Badara Bèye et Mamadou Diop Traoré pour qu’ils viennent parler à mon mari. Il m’a convaincue. Je ne voulais pas parce qu’il y a des fous, des fous furieux et des fous taciturnes. Les artistes ne comprennent pas la discipline. Avec eux, ça tire dans tous les sens. Moi, je résiste parce que je fais partie d’eux. C’était passionnant. J’ai appris et beaucoup appris’’, s’est-elle souvenue. Cependant, ce qu’elle n’a pas dit, c’est qu’elle a également beaucoup apporté à cette association et à ses membres. C’est entre autres raisons pourquoi l’AES l’a célébré hier.
Par ailleurs, c’était l’occasion de dédicacer le dernier livre de la romancière. ‘’L’empire du mensonge’’ est le titre de l’ouvrage édité par ‘’Khoudia’’. Un mensonge qui se sent dès la lecture des premières pages du roman. Il y est reproché à un des protagonistes d’avoir tenu un discours dont le contenu est loin de la vérité. Au cours d’une énième ‘’pose de première pierre’’ d’un de ses amis ministres, il a encensé ce dernier. Alors qu’il faisait près de ‘’40 ans’’ qu’ils ne s’étaient pas vus. Le décor est ainsi campé dès les premières pages. Aminata Sow Fall plonge son lecteur également dans ce qu’étaient les foyers sénégalais et qu’on ne trouve presque plus dans beaucoup de maisons. Le Grand prix de la francophonie de l’académie française de 2016 évoque la famille au sens large du terme. Cette famille au sein de laquelle on ne retrouve pas uniquement ‘’papa, maman et les enfants’’. Mais celle dans laquelle en sus de ceux-là, il y a les amis, proches, parents éloignés et même simples amis.